Une scène introductive comme une puissante note d'intention, la suite ne sera que déception. Devant les lacunes majeures d'un script se perdant tôt en route et n'arrivant jamais à la hauteur de ses ambitions mythologiques, on préféra parler de Drive comme d'un pur objet formel faisant montre d'un beau sens du cadre et de la picturalité, et d'une patte chromatique bien typée ; autant de compositions appuyant une narration faites de silences et de postures sensuelles. Si certaines fulgurances et visions urbaines se révèlent particulièrement inspirées, et qu'une belle tension climatisée s'installe par intermittence, le projet esthétique ne vient pourtant jamais insinuer un regard sur ce monde et de se faire vite rattraper par de regrettables écueils, entre bande-son proprement immonde et intrusive, débordements gores putassiers et chantage à l'émotion pop en toc qu'une direction d'acteurs très inégale ne fait qu'empirer. Pour quelqu'un cherchant la fulgurance et la pose iconique, voila assurément un sujet qui méritait un brin plus d'inspiration et de sensibilité.