Drive My Car évoque par beaucoup d’aspects, l’affranchissement de l’artiste et le dépassement des barrières de la communication, ce qui n’est pas très étonnant lorsque l’on sait que le long-métrage est l’adaptation d’une nouvelle écrite par Murakami. Le personnage principal, Yusuke est un acteur et metteur en scène marié à une dramaturge, Fukaku. Suite au décès de sa femme atteinte d’une hémorragie méningée, il tente pour une nouvelle fois de mettre en scène la pièce de Tchekhov « Oncle Vania », tout en acceptant de se faire conduire par une chauffeuse, Misaki. Le passé refait surface, et Yusuke n’a jamais eu autant besoin d’exprimer ce qu’il ressent…
Evidemment, le récit de Drive My Car ne donne pas immédiatement toutes les clés de l’intrigue, il s’agit d’étudier cette galerie de personnages troublés par les affres et traumas de la vie. Comme pour Burning de Lee Chang-Dong, les protagonistes nagent dans l’inconnu et souffrent de ne pas pouvoir être libres dans leurs actions quotidiennes. La fiction existe pour que soit possible l’expression des sentiments et émotions gardées sous silence des artistes, à rappeler l’épilogue de Burning. Outrepasser la fiction, c’est également se dépasser soi-même pour un nouveau départ. Tant de thèmes donc, qui prolongent parfaitement le deuil vécu par le personnage principal, comme celui de la chauffeuse envers sa mère, mais encore les traumatismes d’une vie vécus par les autres ; entre fausse couche, perte de l’enfant, homicide involontaire. Drive My Car est alors un film sur la reconstruction.
Critique disponible en intégralité : https://cestquoilecinema.fr/critique-drive-my-car-se-guider/