Se lancer dans Drive my Car juste après France de Dumont avait tout de la mauvaise idée : j'étais estomaqué par le film précédent, en pleine digestion et pas incroyablement chaud pour 3h de cinéma japonais. Et c'est vrai que le premier contact avec Drive my Car a été particulièrement difficile, je ne comprenais pas ce qui s'est passé et ai rapidement commencé à piquer du nez. Et puis après avoir dormi 10 minutes, au terme d'une demi-heure de métrage, je me sentais d'attaque pour m'ennuyer sans sourciller. Mais au bout d'une heure, j'ai changé mon fusil d'épaule, je ne m'ennuyais plus devant Drive my Car. En effet, l'irruption du théâtre dans le récit, et notamment des scènes de répétition, impressionnantes par la multiplicité des langages qui s'y trouve (je pense notamment à cette jeune femme coréenne muette), me touchait profondément. Et de fil en aiguille, on s'attache aux personnages, on admire la photo et les cadres absolument impeccables (le plan sur les cigarettes hors de la voiture), et l'on ne subit plus Drive my Car, on l'apprécie.