comme un idiot je me suis regardé drive my car en étant pas dans les meilleures dispositions et pas super concentré, du coup je n'en ai pas bien profité...
malgré mon attention très relative j'ai vu pas mal d'ingrédients très très plaisants dans ce film. le premier truc qui me marque le plus et qui correspond à ce que j'ai découvert récemment avec Le mal n'existe pas, c'est la façon qu'Hamaguchi a de faire d'énormes révélations dans ses histoires, mais sans les amener comme tel, en se foutant de l'effet de surprise, sans chercher à en faire l'argument de ses films. ici y a deux-trois scènes où d'un coup se passent ou se disent des choses qui font totalement pivoter l'histoire ou les personnages ou la vision que l'on a d'eux et c'est proposé aux spectateurs comme toutes les autres scènes et tous les autres dialogues du film. c'est très perturbant (dans un sens positif)
la principale qualité du film c'est sans doute sa richesse. il y a la relation du héros à sa femme, au deuil, à la jalousie, son travail, tous les jeux de langage dans la pièce qu'il fait jouer par des personnes qui ne parlent pas les mêmes langues, les liens entre le texte joué et ce qu'il se passe dans le film, la dynamique entre le héros et celle qui le conduit, cette dernière qui se dévoile progressivement, etc etc. c'est hyper riche. ça doit valoir le coup de voir le film une seconde fois
et puis bien sûr on a quelques très beaux moments, soit que le cadre choisi soit beau, que l'utilisation de la musique ou du son crée quelque chose, que les dialogues fassent mouche
un bémol, c'est que ça met peut-être un peu de temps à se mettre en place. après la "première partie" sur le héros et la vie qu'il mène avec sa femme, il y a un moment de creux. je suis très très partisan du temps long, de la lenteur dans les films, mais là ça prend peut-être un peu trop de temps à se mettre en place, à la fois vis-à-vis de la femme qui conduit le héros, et à la fois vis-à-vis de la pièce de théâtre et la troupe