Drôles de Zèbres
3.9
Drôles de Zèbres

Film de Guy Lux (1977)

Le seul avantage avec les films nullissimes, c'est qu'ils permettent de relativiser tous les titres médiocres que vous avez pu voir auparavant. Il est peu dire que « Drôles de zèbres » en fait partie, le désastre et la honte imprégnant quasiment chaque plan. Guy Lux, star de la télévision de l'époque, s'est mis en tête de réaliser un film, pas un bon hein, juste un film. Seulement, contrairement à ce qu'il a peut-être pensé, on ne s'improvise pas metteur en scène, et encore moins lorsqu'on a pas la moindre idée de comment fonctionne le cinéma. Je me demande encore comment est-il possible de commettre un tel sacrilège sans le moindre complexe, avec pour seul et unique objectif de « faire un film ».


Techniquement pitoyable et visuellement immonde, « Drôles de zèbres » est absolument navrant de la première à la dernière minute, se complaisant dans le n'importe quoi entre un « scénario » digne d'un enfant de CP et des gags en-dessous de zéro que même vous n'osez pas faire avec vos potes lors d'une soirée bien arrosée. Au milieu de tout ça, quelques copains de l'animateur venus ajouter leur nom au générique sans se donner la peine d'être bons, le but étant surtout d'en faire 1000 fois trop (Patrick Préjean, Sim, Alice Sapritch, Mario David, Patrick Topaloff, entre autres) et d'autres dont la présence n'a strictement aucun rapport avec « l'intrigue », ajoutant à l'ignominie de l'entreprise encore plus d'ennui et de lourdeurs incommensurables (Coluche, Annie Cordy, André Pousse, Raymond Bussières, Michel Leeb, Petula Clark).


Et je passerai sous silence cette histoire d'expérimentation scientifique transformant malencontreusement certains chevaux en zèbres, car sinon je vais devenir fou... On dirait que Philippe Clair a voulu réaliser un film avec l'esprit des Marx Brothers, mais sans les Marx Brothers ni le talent du quart de l'ongle du doigt de pied de Groucho, l'esprit absurde dominant l'« oeuvre » s'avérant surtout une souffrance de tous les instants. Que rajouter, si ce n'est que « Drôles de zèbres » est sans doute l'une des pires incarnations de ce que pouvait faire la comédie française dans les années 70 : un scandale, une véritable insulte.

Caine78
1
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les plus mauvais films français

Créée

le 28 avr. 2018

Critique lue 283 fois

Caine78

Écrit par

Critique lue 283 fois

D'autres avis sur Drôles de Zèbres

Drôles de Zèbres
Neubauten
2

Internanard interminable

Je découvre que Guy Lux, animateur structurel de mon enfance télévisuelle, a réalisé un film (comme J Martin dont je n'ai pas encore vu l'œuvre, aussi décriée). Le casting est d'époque avec les poids...

le 22 août 2022

1 j'aime

1

Drôles de Zèbres
fairybrownie
10

Nanar surréaliste (feat. Claude François)

Voilà encore une perle des tréfonds du cinéma français. Si on avait pu m’affirmer avant qu’il existait un film pire que l’Emir Préfère les Blondes ou Mon Curé chez les Thaïlandaises, j’aurai rigolé...

le 23 oct. 2020

1 j'aime

Drôles de Zèbres
Eric31
5

Critique de Drôles de Zèbres par Eric31

Drôles de zèbres est un gros bric-à-brac réalisé par Guy Lux qui met en scéne une suite de sketch totalement inégaux joués par Sim (génial) dans le double role de Napoléon Simfrid et La Baronne de la...

le 26 sept. 2016

1 j'aime

Du même critique

Enquête sur un scandale d'État
Caine78
2

Enquête sur un scandale cinématographique ?

Thierry de Peretti est un réalisateur doté d'une bonne réputation, notamment grâce à « Une vie violente », particulièrement apprécié à sa sortie. J'y allais donc plutôt confiant, d'autant que le...

le 20 août 2022

32 j'aime

8

Mourir peut attendre
Caine78
4

Attente meurtri(ère)

Cinq ans d'attente, avant que la crise sanitaire prolonge d'une nouvelle année et demie la sortie de ce 25ème opus, accentuant une attente déjà immense due, bien sûr, à la dernière de Daniel Craig...

le 7 nov. 2021

29 j'aime

31

L'Origine du monde
Caine78
3

L'Origine du malaise

Je le sentais bien, pourtant. Même si je n'avais pas aimé « Momo », adapté du même Sébastien Thiéry, cela avait l'air à la fois provocateur et percutant, graveleux et incisif, original et décalé,...

le 25 sept. 2021

25 j'aime