"L'idée que l'on puisse se droguer et échapper à son horrible destin leur était insupportable"
Drugstore Cowboy sorti en 1990 nous parle de junkies, pas avec la même noirceur que l'on peut trouver dans d'autres films comme Requiem for a dream ou Trainspotting.. non ici l'on nous présente des jeunes accros à la vie... et bien sûr, à la drogue! Tout y passe, héroïne, cachetons, etc. De jeunes drogués qui vivent en bande, vole pour se procurer leur doses et sont prêt à lever le camp au moindre mouvement suspect de la part des flics. Une vie à 100 à l'heure, en dehors des lois tout en étant prêt à faire face aux conséquences de leurs actes.
Jusqu'au jour où leur petit monde s’effondre suite à une overdose d'une de leur amie. Ses jeunes qui pensaient être les maîtres de leur univers se prennent la réalité en pleine gueule! Sans prévenir, la mort les touchent de prêt. Eux qui pensaient être invincibles grâce à cette drogue à l'effet éphémère.
Suite à cet événement macabre nous offrant des scènes absolument morbides remplies d'un humour noir corrosif, Bob le chef de la bande, joué par Matt Dillon dans un de ses plus grands rôles, va contre toutes attentes lancer l'idée de décrocher une bonne fois pour toute.
Cette annonce va chambouler complètement leur microcosme et avoir pour effet de le séparer de sa bande et de sa femme.
Ces groupes de personnes sont dépeint comme des jeunes avides de libertés, ne se posant aucunes limites mais étrangement sont vite déstabilisés par le moindre changement dans leur façon de vivre.
Ces gens qui se croient, à tort, libérés de la monotonie de l’existence traditionnelle, n'échappes pas à certains rituels bien ancrés dans leur quotidien.
Étonnamment la désintoxication à la méthadone n'a pas eu l'air de poser problème pour Bob, elle n'est pas détaillée et nous fait comprendre, peut être de façon non voulue, que le fait d'arrêter la drogue ou autre substances addictives n'est qu'une question de volonté.
Une fois libéré de son esclavage opiacé, Bob essaye de redevenir un citoyen vertueux, comme il le dit si bien.
L'adrénaline de son ancienne vie lui manque mais il éprouve un sentiment nouveau de quiétude, de ne rien avoir à se reprocher.
Le petit rôle offert à l'incurable camé qu'est William S. Burroughs est savoureux et ancre indéniablement ce film dans une Amérique en quête d'identité.
Le film n'est à mon avis, ni une apologie ni une condamnation de la drogue. Il nous encourage simplement à vivre notre vie comme nous l’entendons et à en assumer les conséquences.
La vie est si imprévisible, il est réconfortant de pouvoir contrôler certaines choses...