Le premier film "commercial" de Van Sant nous montre, sans aucun cliché mais avec un certain humour et une grande légèreté (la marque de fabrique de Van Sant, à tout bien considérer), la vie de minables aventures de quatre junkies. C'est déjà vif et très beau, et cela montre surtout une idée finalement peu vue au cinéma, que prendre de la drogue est d'abord un plaisir, aussi dangereux soit-il : Van Sant filme donc dans ce "Drugstore Cowboy" dans le même élan le sordide quotidien de ses personnages (qu'il ne cherche heureusement jamais à minimiser), mais aussi l'aspect de "conte de fée" que peut revêtir par instants la prise d'amphétamines. [Critique écrite en 1998]