Du côté d'Orouët c'est un portrait, une captation de la jeunesse, avec toute la bienveillance dont on pourrait faire part sans oublier à aucun moment d'être juste. Une jeunesse qui ne veut vivre que pour être libre, une jeunesse qui veut s’amuser, ne rien faire et respirer l'air de la mer.
Tout le film repose sur une captation, presque en direct du réel. C’était déjà présent dans "Maine Océan" du même Jacques Rozier. Tout ici est au service du réel, ou du moins du réel que l'on peut voir. Rozier filme la vie sans artifices sa mise en scène étant discrète voir invisible, laissant les 3 filles et Gilbert dicter ses plans.
Rarement un film m'aura montré des personnages aussi vrai. On pourrait croiser Caroline, Karine et Joëlle rigolant avec leurs esclaffements aigus au coin d'une rue. Toute la force Du côté d'Orouët est là, de faire en sorte que le spectateur ne soit plus un simple spectateur mais qu’il soit presque un membre du groupe d'amies. Il y a certains personnages que l'on aime, ou pas. Mais on ne le les aime pas pas parce qu'ils sont montrés spécialement comme mauvais ou insupportables, mais tout simplement car ils ne correspondent pas à notre personnalité. Il y a d'autres personnages dont on a envie de tomber amoureux et d'autres que l'on n'apprécie pas au début mais que l'on apprend à connaitre avec le temps.
Le scénario n’existe pas vraiment dans "Du côté d'Orouët". Pas d’objectif ou de quête de personnages, si ce n’est celui de profiter de l’air de la mer, des crêpes et un peu des hommes. Ou de réussir à séduire la fille dont on est amoureux. La vie encore une fois, prime sur le récit, la pure existence des personnages domine la narration. Rozier ne les utilise jamais malgré eux, on a presque l’impression que Kareen, Joelle et Caroline décide elle-même ce qu’elles vont faire au fit des règles scénaristiques élémentaires.
Voir Du côté d'Orouët c'est oublier que l'on est devant un film, c'est partir en Vendée le temps de deux heures et demie et simplement regarder la vie de 3 filles en grandes vacances du côté d'Orouët.