L'impuissance d'un père face à l'addiction de son fils...
Le fils impuissant face à son addiction et face au modèle type de la société qu'il n'arrive pas à suivre...
Leur relation qui n'arrive pas à lutter face à cette addiction...
Pour son premier film américain Felix Van Groeningen nous livre un film très puissant.
Chaque scène est une remplie d'une énorme intensité émotive, mais, contrairement au dernier film de son réalisateur, Alabama Monroe, Beautiful Boy ne rentre jamais dans le pathos et tape très juste.
Le montage est extrêmement travaillé et joue un rôle très important dans le film. On passe d'un moment à un autre, sans respecter la loi du temps, à part dans le dernier tiers du film et chacune des scènes répond parfaitement à la précédente emmenant le spectateur au plus profond de cette relation père-fils. On en ressent l'évolution et la force sans pour autant voir le temps qui passe de manière littérale car finalement même si une relation, quelle qu'elle soit se construit sur le temps, elle se construit aussi avec des instants qui dépasse cette notion littéraire.
F. Van Groening travaille cette notion d'instant et d'émotions tout au long de son film, cherchant toujours à trouver l'intensité émotionnelle profonde de chaque scène avec un côté très réaliste et très humain. Et pour réussir à capter cette intensité, il faut des acteurs de talent, et Beautiful Boy en possède.
Steve Carell est magnifique, tout en modération et en douceur. Peut-être son meilleur rôle à ce jour. Timothée Chalamet confirme qu'il est l'un des plus grand espoirs du cinéma américain et continue de rallier des projets intéressants.
Beautiful boy possède une identité propre, très marquée malgré son sujet qui a traité un grand nombre de fois et une des grosses sensations de 2018.