Du rififi à Paname
"Du rififi à Paname" c'est forcément écrit par Auguste Le Breton. Mais celui-ci ayant été édité chez Plon, j'ai forcément ignoré ; dans mon jeune temps, je ne lisais que des polars de la Série Noire...
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le 27 mai 2022
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"Du rififi à Paname" c'est forcément écrit par Auguste Le Breton. Mais celui-ci ayant été édité chez Plon, j'ai forcément ignoré ; dans mon jeune temps, je ne lisais que des polars de la Série Noire (Gallimard). Alors, excusez-moi, mais c'était mon petit snobisme de l'époque…
Ceci étant dit, le film de la Patellière est fort intéressant à plus d'un égard.
D'abord, l'histoire à tiroirs : on démarre par un bête mais juteux trafic d'or entre la France et le Japon qui se transforme en un bête mais juteux trafic de statuettes japonaises authentiques et rares, tout ceci cachant en fait un trafic d'armes avec Cuba. Les flics américains et français sont sur le coup car il semble que les ficelles soient tirées par un truand français, Paulo les diams. Ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est le jeu de poker menteur qu'il y a entre les flics américains et français qui travaillent pourtant ensemble mais aussi le même type de jeu entre des truands français et italo-américains.
Bon, l'histoire, qui en vaut bien d'autres, en fait, sert de support à toute une série de numéros d'acteur que, personnellement, je trouve très bons. Tous à leur façon. Et c'est ce que je me propose de commenter.
Jean Gabin, c'est Paulo les diams. C'est un truand revenu de bien des vicissitudes qui s'est refait une situation "stable" dans des trafics entous genres. Il a la poigne ferme et la répartie facile. Les petits truands ne sont pas à la fête avec lui.
"Pour les loquedus de ton espèce, je suis Paul Berger. Pour le rackett, je ne reçois que les employés de Monsieur Giscard d'Estaing"
Il est en tandem avec un autre truand, antiquaire, Walter, joué par Gert Froebe. C'est un acteur que j'aime beaucoup. Il est souvent confiné à des seconds rôles mais son personnage, ses attitudes, son jeu, son accent teuton à couper au couteau font qu'il "marque" indéniablement un film. Ici, il est un homme intelligent qui imagine toujours des combines qui rapportent. Les deux personnages sont amis et se respectent. Paulo (Gabin) n'est qu'un truand et ne "travaille" que pour le bon motif. Tandis que Walter (Gert Froebe) est plus complexe car il lui arrive de travailler pour rien, juste pour la reconnaissance. Au point que Gabin qui ne comprend pas du tout s'exclame : "Ma parole, tu as des petits vélos qui tournent dans ta tête".
Entre les deux, une Nadja Tiller dans le rôle de la compagne de Gert Froebe et ancienne copine de Gabin. Très beau rôle d'une femme de tête, intelligente et surtout fidèle. Là encore, c'est une excellente actrice qu'on voit régulièrement dans le cinéma des années 50-60 notamment le film de Grangier "le désordre et la nuit" mais pas que. Là encore, des rôles dont on se souviens parce que pas si classiques que ça.
Claudio Brook joue un rôle de flic infiltré. Je ne crains pas cet acteur qu'on a déjà vu dans "la Grande Vadrouille". Pour parvenir à s'infiltrer, il joue un cave qui se fait plumer par une gentille petite nana très vénale, Mireille Darc que je trouve ici excellente et très convaincante dans son rôle d'entraineuse. Dans le bar où elle officie, une de ses collègues a une réplique culte. "la main au pagnier pour un cinzano, non mais tu rêves"
Et bien sûr, on retrouve Marcel Bozzufi en porte-flingue parfaitement dans son élément. Ou encore un Claude Brasseur en petit truand encore en culottes courtes qui se fait tailler un caleçon.
Côté flics, un encore jeune Daniel Ceccaldi joue le flic français qui se fait légèrement manipuler par ses collègues américains tient parfaitement son rôle. "J'aurais mieux fait de rester dans l'alimentation comme mes parents"
Oui, j'aime bien ce petit polar dans lequel je ne m'ennuie pas une seconde avec une séquence japonaise très gouteuse, une mise en scène très honorable, un curé qui flingue à tout va et une musique plutôt entrainante.
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le 27 mai 2022
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