Un film noir à la française que n'aurait pas renié Jean-Pierre Melville ! Des gangsters en imperméable et costumes mus par un code de l'honneur. Un scénario tragique autour d'un braquage savamment orchestré. Des grosses voitures et des clubs à l'américaine.
Il se murmure même que la réalisation de "Du rififi chez les hommes" aurait été proposée à Melville, qui se serait incliné devant Jules Dassin. En effet, celui-ci était un spécialiste du film noir américain, en exil à cause du maccarthysme. Le mélange d'ambiance française et américaine a donc totalement du sens devant sa caméra.
A l'arrivée, "Du rififi chez les hommes" a une trame assez classique. Et une réalisation qui tient bien la route, sans être éclatante. Mais il possède de nombreux atouts.
Des personnages bien développés. Un bon sens de la tension, surtout dans le dernier acte (la première partie manquant d'un vrai antagoniste). Et une bonne scène centrale de cambriolage, tournée sans dialogue pendant plus de 20 minutes ! Je note également un parallèle (involontaire ?) avec le maccarthysme, la loi du silence durement réprimée faisant écho à la chasse aux sorcière subie par Jules Dassin quelques années plus tôt.
Sans oublier l'accent et l'argot parisien, qui apportent du charme à ce genre de production. Je me demande si le niveau de français du réalisateur qui permettait d'en saisir les nuances...