Un vieux truand, atteint de la tuberculose, se voit proposer un coup exceptionnel, alors qu’il sort tout juste de prison. Jules Dassin réalise un film noir à la française et intègre dans le récit une séquence de casse fondée sur une mise en scène éblouissante.
Du rififi chez les hommes est un film de Jules Dassin, un réalisateur américain qui a quitté les États-Unis pour vivre en France, il adapte le roman d'Auguste Le Breton
Jules Dassin bénéficie d'un casting solide pour cette histoire d’un truand vieillissant, qui organise avec ses anciens complices le cambriolage d'une bijouterie parisienne.
Le récit est sobrement construit, âpre et rapide, mais sans violences inutiles, sans concessions, et tempéré, avec souvent une note d'humour.
Une misogynie assumée avec ces personnages féminins d’une pâleur et d’une vulgarité sans nom. Il faut voir la femme de Jo le Suédois lors de sa première apparition, un aspirateur à la main, son fils dans les bras, décrochant le téléphone pendant que Jo lit le journal allongé dans son sofa.
Du rififi chez les hommes reste célèbre pour sa séquence de cambriolage totalement muette. Une longue séquence presque une demi-heure, où chaque geste décomposé ajoute à la tension ambiante.
Le truand vieilli, Tony le Stéphanois, qui reprend du service pour faire un casse dans une bijouterie de la rue de la Paix, est un homme abîmé, génialement joué par Jean Servais avec sa belle voix.
Dans ce film la présence du très jeune Robert Hossein dans le rôle de Rémi, le jeune camé de la bande à adverse.
Le film, lui, reste, dur, brut, noir, poignant.
Du rififi chez les hommes pose de manière privilégiée la question des relations entre le cinéma français d’après-guerre et la culture populaire américaine, ce film de Dassin s’apparente davantage à un film noir américain ou à un film noir français.
La musique est signée de Georges Auric, l'un des plus grands compositeurs français du XXème siècle.
Un cambriolage époustouflant se met en place : silencieux, les voyous se rendent sur le lieu du crime, avec pour seul fond sonore la musique à suspense signée Georges Auric, qui s’arrête au moment précis où ils pénètrent dans l’appartement situé au-dessus de la bijouterie. Les quatre hommes se mettent à l’ouvrage dans le plus grand silence, enfilant des chaussons pour étouffer le bruit de leurs pas, et s’attaquent au parquet. La moindre vibration peut déclencher le système d’alarme. Pendant une demi-heure, Dassin se fie à la puissance des images et renonce complètement à la musique et aux dialogues. Un trait de génie qui génère une atmosphère de plus en plus curieuse.
Le film est dur, brut, noir, poignant.
Du rififi chez les hommes restera longtemps réservé à un public confidentiel. Considéré à juste titre comme un thriller extrêmement dur.