Premier film d’Antonio Pietrangeli, réalisateur tombé dans l’oubli, Du soleil dans les yeux décrit la société transalpine des années 50. Une société en reconstruction déjà individualiste et encore très machiste (scène du bus) qui voit l’émergence d’une petite bourgeoisie.
A travers le personnage de Celistina, interprété par Irene Galter, Antonio Pietrangeli trace le parcours d’apprentissage d’une jeune paysanne migrant à Rome pour trouver un travail. Le tempo de ce parcours chaotique est donné par les employeurs successifs de Celistina, tous représentatifs d’une classe sociale propre de l’Italie d’après-guerre.
Le tissu urbain de Rome en reconstruction est la toile de fond utilisée par le réalisateur italien pour porter son regard sur l’émancipation, la solidarité et l’entraide. Autant d’éléments qu’Antonio Pietrangeli conjugue exclusivement au féminin dans une société machiste. Du soleil dans les yeux constitue ainsi une pertinente réflexion sur la violence entre les classes sociales dans l’Italie des années 50.