Du vent dans les saules est triplement nostalgique en Angleterre : signant un retour des Monty Python à coups de caméos, prenant la suite de nombreuses adaptations du roman de Kenneth Grahame, et étant enfin lui-même un film pour enfants, c'est un film phare.
Mais les phares n'éclairent que leur propre bout de côte, et celui-ci n'en a plus guère. Très british, assez vieilli, vecteur d'une manière de faire rêver qui n'a plus cours, le film dérive sur le souvenir tel Mr. Toad sur sa rivière. En ce qui concerne la curiosité cinématographique, elle est vite essoufflée par des personnages qui semblent constamment découvrir leur propre monde minuscule et qui prennent cinq minutes pour devenir vieux amis (ou vieux ennemis).
Ce n'est pas une comédie musicale non plus : on pousse la chansonnette pour en donner l'air, mais au bout du compte tout ressemble à des moyens de maintenir l'attention du (très) jeune spectateur devant ce Butterfly Ball en live action qui fait honneur au renommage du livre : le vent est devenu... du vent.
→ Quantième Art