"Dual" nous présente une déclinaison du clonage humain à des fins de remplacement, pour ne pas priver le monde de sa compagnie en cas de décès. Ça commence donc mal car c'est pour le moins idiot. Ensuite, quand on nous met devant la prouesse technologique, on est devant un tel raccourcis (une heure entre la commande et la livraison d'un double biologique adulte, pensant et parlant) que le sérieux de ce qui va suivre devient très improbable. Le futur qui nous est présenté n'a aucun signe apparent de changement: ça roule toujours au benzine dans les mêmes bagnoles qu'aujourd'hui et rien n'a pour ainsi dire changé hormis la normalisation du clonage. Puis on se rend compte que ce film est un prétexte à éduquer son publique, à montrer une personne "lambda", l'archétype de qui la prod imagine comme la plus enclin à forcer l'identification des spectateur/trice. Une personne légèrement névrosée qui assume ses défauts de gourmandise et de petits mensonges, qui aime se faire légèrement étrangler pendant l'amour (?!), qui se cramponne à ses sms, qui désire bien faire dans une vie sans problème et qui va devoir se préparer à s'affronter elle-même.
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Ce combat contre soi-même est bien encré dans l'air du temps, vu les conflits intérieurs, les choix posés sous la pression des crises qui se succèdent, vu la fragilité psychologique qui s'est installé. Dans "Dual", c'est le double, le clone qui gagne et rafle en un incroyable raccourcis le compagnon et même l'amour de sa mère pour finir en se faisant passer pour l'original après l'avoir éliminé en toute traîtrise (Ce qui nous épargne du duel final).
Derrière des allures de critiquer cette branche de la technologie transhumaniste, on reste devant sa victoire, une victoire peu viable mais assumée comme tel.