Réunir deux starlettes de séries télé "young adult", en l'occurrence l'américaine Lucy Hale ("Pretty little liars") et la britannique Kathryn Prescott ("Skins") au sein d'un coming of age movie, telle est la recette imaginée par Netflix pour la production de "Dude".
Le résultat n'est pas désagréable, et pourrait même se révéler attachant grâce à sa tonalité à la fois trash et mélancolique, si tant de maladresses ne venaient affaiblir le premier long-métrage d'Olivia Milch (scénariste sur "Ocean 8").
Déjà, cette liberté de ton, appréciable sur le principe, surtout dans la bouche d'héroïnes féminines, s'avère trop omniprésente pour être honnête, et semble parfois artificiellement plaquée, par souci de coolitude et de jeunisme.
Ensuite, le côté "jeunes filles dépravées qui fument de l'herbe H24" m'a semblé contredit par les vies parfaites menées par notre quatuor, à la fois bonnes élèves et sportives accomplies (essayez donc d'en faire autant avec de l'alcool, du THC ou de l'ecstasy dans le sang en permanence).
D'autre part, le récit s'avère trop brouillon sur le plan narratif : on commence par chroniquer un groupe de 4 nanas, puis on suit surtout le duo central, avant de donner l'impression que le film est avant tout centré sur un personnage principal, celui de Lucy Hale (qui continue de jouer les lycéennes à l'orée de la trentaine, passons…).
Cela dit, en dépit de ses faiblesses criantes, "Dude" reste un petit film regardable, pas dénué d'intérêt, qui peut s'appuyer sur le talent et la complicité de son quatuor central (duquel se distingue Kathryn Prescott, clairement la plus douée).
Après tout, il n'est pas si fréquent sur les écrans américains d'entendre des jeunes filles s'exprimer de la sorte, à base de "fuck", "cocks" et tout le lexique qui va avec.
De même, j'étais très étonné de voir la prude Lucy Hale tomber le haut pour exhiber ses petits lolos lors d'une scène de cunnilingus.
Hormis ces quelques audaces légèrement anecdotiques, ainsi qu'une tendance appréciable à ne pas refuser une certaine noirceur, "Dude" ne se distingue pas foncièrement des nombreuses productions du même genre, et sera donc à réserver principalement à son cœur de cible : le public adolescent.