Sur une route californienne, un homme se retrouve pris en chasse par un énorme camion. Une course-poursuite effrénée s’engage…
Second long-métrage pour Steven Spielberg (E.T. l'extra-terrestre - 1982), à seulement 25ans et qui adapte ici l’œuvre éponyme de Richard Matheson. Produit pour la télévision, le film bénéficiera d’un nouveau montage (passant de 74 à 90min) en vue d’une exploitation au cinéma.
Duel (1971) pourrait être vu comme un western sur l’asphalte, une inlassable traque entre une Plymouth Valiant rouge de 1970 et un camion-citerne Peterbilt 281 de 1955. Si le scénario s’avère minimaliste, il en sera tout autre avec la mise en scène qui est virtuose (les plans sont remarquables, la caméra subjective du plan d’ouverture, le plan à travers le hublot de la machine à laver, les caméras fixées sur les véhicules ou encore celui du tunnel avec l’apparition démoniaque du camion). Le réalisateur soigne ses plans et nous entraîne au cœur d’une traque palpitante où les moteurs vrombissent et la tension se fait de plus en plus palpable et ne relâchera jamais la pression jusqu’au dénouement final.
Dennis Weaver y est de tous les plans et pour cause, jamais nous ne verrons le chauffeur du camion, le réalisateur prenant un malin plaisir à ne jamais le montrer pour mieux souligner que la menace, la seule et unique, c’est le camion, un monstre d’acier de plusieurs tonnes que rien n’arrête, pas même la persévérance du pauvre homme pris en chasse alors qu’il n’avait rien demandé. Le camion représente le mal absolu, telle une entité diabolique, il arbore fièrement sur son parechoc différentes plaques d’immatriculation, comme des trophées de ces précédentes exactions.
C’est tout simplement brillant, alors que tout cela a été réalisé avec un budget dérisoire en seulement une dizaine de jours. On assiste là aux prémices d’un génie et le reste de sa carrière ne fera que le confirmer.
(critique rédigée en 2011, réactualisée en 2023)
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