Deux préalables : Si le film est attribué à King Vidor, c'est d'abord un film de producteur comme l'était "Autant en emporte le vent", la paternité du film appartient donc à David O. Selznick, et je ne vois pas bien pourquoi ce serait une tare ! Autre chose : Ils me font bien marrer ceux qui critiquent non pas le film mais son scénario en se gaussant de l'inconsistance de son héroïne ! Faut peut-être leur expliquer que c'est justement le sujet du film (et que par ailleurs, mais ce n'est qu'un détail, ce genre de comportement dans la vraie vie, ça existe !) Alors oui nous avons un film hybride, pas tout à fait western, pas tout à fait mélodrame, mais transcendé par le personnage de Pearl, qui nous subjugue de sa beauté. C'est une histoire d'amour fou, de folie et le dernier plan dont certains se moquent est pourtant d'une force époustouflante (il se chuchote que cette scène aurait été tournée par Sternberg). Certains plans sont fabuleux comme ce face à face dément entre la cavalerie et les sbires du sénateur, ou celle avec le troupeau de vaches. A contrario on peut déplorer certaines scènes complètement gratuites (le dressage du cheval noir) ainsi que le manichéisme avec lequel sont décrit les deux frères. Le rôle de la servante, sans être raciste, n'est pas très heureux, quant à cette scène où le vieux sénateur fait son examen de conscience, non merci… Ah, j'avais oublié le pasteur absolument ridicule. Des défauts mais qui ne doivent pas nous priver de la vision de ce film troublant ce serait-ce que pour Jennifer Jones et ce technicolor somptueux.