Ce western haut en technicolor, qui emprunte pas mal de codes au mélodrame, met en scène une héroïne qui n'a rien à envier à Scarlett O'Hara au niveau de son caractère bien trempé et de ses idées tortueuses.
Jennifer Jones campe à merveille cette femme métisse tiraillée entre ses désirs qui changent au gré des humeurs et des scènes. Tantôt fragile et tantôt fatale, elle peut se transformer en véritable tigresse s'il lui en prend l'envie. Son interprétation passionnée apporte une certaine dose d'érotisme au film, ce qui le démarque complètement des westerns plutôt sages que l'on avait l'habitude de voir dans les années 40. Après, j'ai trouvé que son teint "verdâtre" à la She-Hulk ne faisait pas du tout naturel. Si le but était de la faire ressembler à une indienne, c'est plutôt raté... Mais bon, comme je suis fan de la cousine de Hulk, j'ai plutôt aimé. :D
Quant à Joseph Cotten et Gregory Peck (dans un rôle à contre-emploi de salaud), ils composent également leurs personnages de cousins avec brio. N'oublions pas non plus la star du cinéma muet sur le retour Lillian Gish, ainsi que le trop rare Lionel Barrymore, qui campent un couple vieillissant mémorable.
Le film rappelle un peu Autant en emporte le vent à cause de ses scènes d'amour / haine des plus intenses, jusqu'à ce que l'histoire se termine par un duel surprenant dans la poussière, la sueur, les larmes et le sang, car ce n'est pas vraiment celui que l'on attendait... On assiste alors à l'un des finals les plus éprouvants et inoubliables du western.
Duel au soleil de King Vidor est un western original et sensuel à voir absolument, si ce n'est déjà fait.