« Hell in the Pacific » ne perd pas de temps, démarrant d’emblée sur nos protagonistes, deux soldats ennemis coincés sur une petite île du Pacifique. On ne saura pas vraiment comment ils sont arrivés là, ni qui ils sont. L’important est que l’un est américain, l’autre japonais, et que l’on est en pleine Seconde Guerre Mondiale. Naturellement, l’hostilité sera leur première réaction, avant la que dureté des conditions et la nécessité de survie ne leur fassent changer d’avis.
Un concept classique, qui sera repris dans d’autres films (on pense à « Enemy Mine » de Wolfgang Petersen). L’intérêt est ici un scénario anti-manichéen, relativement osé pour l’époque, présentant ses protagonistes à égalité, avec des comportements tout à fait similaires malgré leurs énormes différences culturelles. A ce niveau, Lee Marvin et Toshiro Mifune sont tous les deux fort charismatiques et imprégnés de leurs rôles.
On peut même dire que ces deux acteurs portent le film… car il faut bien avouer que l’intrigue est un peu molle à côté. Si John Boorman livre quelques belles images (jolie nature, une scène de rencontre au montage percutant), le scénario est avare en rebondissements une fois la conciliation amorcée. Il y a tout de même une BO intéressante de Lalo Schifrin.
La fin est en revanche étonnante,
évoquant qu’il suffit d’une brève amélioration des conditions pour que les différences reprennent la main. Un message pessimiste qui tranche quelques peu avec le reste du film. A noter qu’il existe deux fins distinctes, selon la version du film que vous aurez sous la main. L’une très abrupte, et visiblement bricolée en post-production, où un obus anéantit nos protagonistes alors qu’ils se crêpent à nouveau le chignon. L’autre (un peu) moins brutale où ils se contentent de repartir chacun de leur côté.