Duelist fait partie de ces films que je n'arrive pas à ne pas aimer malgré tous ses défauts. Pire, il fait meme partie des films que j'aurai presque envie de défendre. Ne serait ce que pour le travail démentiel de réalisation. Non. J'aurai presque envie de le défendre QUE pour le travail démentiel de réalisation. Parce que sur le reste, il n'y a rien à sauver. Une histoire rabâchée jusqu'à plus soif dans laquelle personne n'a pris le peine d'insérer une variation quelconque et la moindre caractérisation des personnages. Des sentiments dégoulinants. Une absence totale d'enjeux.
Mais Duelist est tellement hallucinant sur le plan plastique et sonore que cela pourrait presque me faire oublier tous ces monstrueux écueils - qui pourtant me feraient détester n'importe quel autre film. Lee Myung-Se est avant tout un réalisateur formaliste. Il avait déjà dynamité le polar avec Sur la trace du serpent en 2001 avec des plans et compositions audacieuses. Ici pour The Duelist il focalise toute son energie sur la photo, magnifique et précise, et la gestuelle quitte à tendre vers le prétentieux et l'inutile. A grand renfort de ralentis, Lee Myung-Se oublie cependant que l'image doit avoir un but narratif. Il est un réalisateur formaliste, pas narratif. C'est beau, chiadé dans les moindres détails mais malheureusement c'est du formalisme pour du formalisme, Et tout comme l'image est léchée, le travail sonore bénéficie d'un soin méticuleux, totalement artificiel, avec même un décalage de genre lorsque du rock est balancé.
Cet ensemble est tout à fait à propos si on accepte de se retrouver devant une sorte d'oeuvre d'art moderne plutot qu'un film. Moi, j'étais venu voir un film. Alors forcément...... et pourtant, je ne peux m'empecher de le défendre ce Duelist. Mais qu'est ce que je me suis fait chier pendant ses quasi 2h interminables !