Un éléphant loin d’être stupide !

Comme pour la plupart des belles et enfantines histoires de Walt Disney, Dumbo fait partie des histoires ou dessins animés que beaucoup d’enfants aiment à voir et à entendre, mettant particulièrement en contexte un éléphanteau aux oreilles démesurées et capable de voler. En ce qui me concerne, ce n’était pas trop le cas. Je préfère des histoires plus palpitantes et plus rocambolesques comme Aladdin, Le roi Lion ou Le livre de la jungle, cela m’a toujours enchanté d'en voir pendant mon enfance, sans m'en lasser. Comme j’ai vu que c’est le célèbre visionnaire Tim Burton qui était en charge de ce projet, je me suis dit pourquoi pas. J’espérais quelque chose de plus spectaculaire, de plus pantelant, de plus passionnant, on va dire que la mission est à moitié accomplie. J’étais à peine un peu plus diverti pendant le visionnage de cette nouvelle vision que je l'étais devant le dessin animé.

Et comme j’ai perdu, à contrecœur, une partie de mon âme d’enfance, mon ressenti ne pouvait pas être aussi satisfaisant qu’il le serait dix ans avant. Comme dans tout film de Tim Burton, on retrouve bien la vision poétique, l’ambiance du grand divertissement familial et la passion cinématographique confirmée du metteur en scène. Ce grand expert a toujours fait preuve d’une aisance magique pour ce qui est de transposer de beaux contes d’enfantins sur le grand écran. Bien que depuis plusieurs années je n’aie plus lu ou entendu l'histoire de ce brave petit éléphant, je pense qu’il a bien profité de cette occasion pour renforcer sa bonne réputation, suite à une série d’échecs de ses précédentes productions. Le réalisateur ne s'est pas gêner à recruter quelques têtes connues comme Michael Keaton ou Danny DeVito qui ont joué chacun leur rôle dans la production Batman Le Défi.

Comme par hasard, Eva Green a également rejoint le casting pour jouer une trapéziste française, à croire qu’elle est devenue la nouvelle muse du réalisateur depuis le film Miss Peregrine et les enfants particuliers. Seul Colin Farrell ne faisait pas partie des acteurs qui a déjà eu l’occasion de jouer un rôle dans une des productions du cinéaste. Concernant ce dernier, je dirai que la qualité d'interprétation est la même que celle du reste du casting, potable, sérieux et raisonnable. C’est surtout le petit éléphant qui vole considérablement la vedette à tout le monde. Je l’admets, il est mignon, sympathique, amusant et très attachant, j’étais légèrement touché par la magie du cinéaste qui a bien eu son effet sur moi. Rien que par la présence de ce charmant petit pachyderme, j’ai pu voir le film jusqu’au bout, sans avoir l'envie de renoncer au visionnage. Malheureusement, cela ne m’a pas empêché de remarquer quelques vilains défauts. 

J’ai noté une négligence assez visible sur la représentation des dures conditions de vie pour tout professionnel travaillant d'arrache-pied dans un cirque. Tim Burton met bien le paquet pour dessiner un univers de cirque élémentaire avec une richesse de décors assez fabuleux, sauf que l’artiste nous transporte dans une fausse illusion où la sous-exploitation se manifeste pas mal. Certaines situations me paraissent un peu abusées ou exagérées pour y croire mais il en y a très peu. On peut se faire plaisir avec un minimum de spectacle, c’est rigoureusement bien dosé, c’est bien mis en avant avec des effets spéciaux qui apportent bien du charme à la production et on aperçoit très bien la patte du réalisateur, dans toutes les scènes mouvementées. Contrairement à l’avis de pas mal de monde, je ne vais pas dire que cette réalisation fait partie des meilleures des productions du metteur en scène. C’est juste une attraction légère, qui plaira autant les enfants qu'aux adultes, pendant des moments de grande tranquillité. 6/10     

Alors ! Vous prétendez que cet éléphant vole !