Dumbo reste un souvenir d’enfance merveilleux.
Mon premier Disney ? Probablement. Pas loin en tous cas : le dimanche après-midi après le repas de famille, mon grand-père nous installait, frères, sœur, cousin cousines, devant une vidéocassette du maître Walt, et j’engrangeais



des souvenirs de bonheur celluloïd.



Entre angoisse et innocence, Dumbo raconte l’éléphanteau qui se découvre sur fond de vie du cirque. Des livraisons de bébés par cigognes à l’ivresse accidentelle, le jeune éléphant aux grandes oreilles subit sa différence comme un handicap. Sous la tempête, il n’a pas l’aisance de ses congénères pour participer au montage du chapiteau, et sur la piste c’est sa maladresse qui lui joue de bien vilains tours. Quand il se cache sous les quolibets du public, sa mère s’emporte et le voilà séparé d’elle. Les ennuis s’accumulent pour le pauvre éléphanteau. Heureusement ce n’est pas le ton dramatique de Bambi qui colore la pellicule.
Il y a ici



de la dérision, de la tendresse au sourire,



et derrière les difficultés, la volonté toujours d’avancer : Timothée la souris, sorte de Jiminy Cricket du pachyderme aux grandes oreilles, semblant de conscience, prend l’éléphant sous son aile, façon de parler bien entendu.


Il y a du grand cinématographe dans la légèreté du dessin animé. Couleurs et vie certes, mais aussi orages et sombres tempêtes, hallucination alcoolisée avec une séquence cauchemardesque irrésistible et magnifique, et gentil expressionisme (l’ombre portée de la souris sur l’oreille déployée de Dumbo comme un coup d’œil aux monstres de l’expressionisme allemand).


Il y a surtout un message, une morale pour les enfants. Mais pas que. Autour du handicap et de la résignation. Dumbo c’est l’espoir et la volonté. Dumbo c’est



l’acceptation de soi,



la connaissance de ses faiblesses et la force d’en faire un atout. Un film court mais direct, qui ne s’embarrasse d’aucune fioriture pour aller à l’essentiel du conte.
Peut-être un peu simple vu d’aujourd’hui, mais classique, assurément.


      Matthieu Marsan-Bacheré

Créée

le 17 nov. 2015

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