Avoir une actrice principale qui s'appelle Macdonald dans un film qui dénonce la grossophobie, il fallait le faire, drôle de coïncidence. En revanche, le film n'évite pas le modelage bien américain de son histoire de "miss pas en taille 34". On ne peut s'empêcher de remarquer constamment les bons sentiments qui gorgent le propos au point de le rendre niais. La fin en est l'apothéose, où tout le monde est beau et gentil :
elle a perdu mais elle a prouvé que c'était faisable - c'est encore autorisé, cette fin, en 2018 ? On n'en peut plus du Loser qui Gagne les Cœurs -, la mère obsédée par le physique accepte de voir sa fille telle qu'elle est, la mère catho conservatrice accepte sa fille aussi et le concours de Miss en maillot et les gays et les transgenres et...
On se demande ce qu'il manque à la liste, mais en tout cas : elle l'accepte. C'est avec cette mise en scène aussi fine qu'un bulldozer que Dumplin essaie de faire passer son message : acceptez-vous, et acceptez les autres comme ils sont. Évidemment, on ne peut qu'être d'accord avec pareil message, et on applaudit la performance de la jeune actrice qui sait mettre ses "rondeurs" en valeurs (elle est plus jolie à voir que les Miss réelles qui se ressemblent toutes à force de vouloir rentrer dans le moule étriqué de La Femme Parfaite, non on n'est pas fan de ce concours). Jennifer Aniston aurait gagné à s'imposer un peu plus, car au final on a davantage retenu le personnage de la tata au caractère fort et la "gueule" atypique, alors qu'elle n'est visible que quelques minutes. Le scénario enfonce des portes ouvertes (béantes) jusqu'au final qui ne nous surprend pas vraiment, sauf pour ce qu'il s'agit de la dose de bons sentiments, on ne s'y habituera jamais. On a aussi fait une overdose de Dolly Parton, malgré toute notre affection pour ses chansons (résolument sympa, mais pas en BO non-stop sur 1h52). Ceci dit, le plus important dans cette comédie dramatique reste son message contre la grossophobie, et à voir certains faits divers d'harcèlement à l'école, y'a encore du boulot.