Dune-1ère partie* est un film de science-fiction américano-canadien co-écrit et réalisé par Denis Villeneuve, sorti en 2021. C'est la troisième adaptation du roman Dune de Frank Herbert paru en 1965, après le film Dune (1984) de David Lynch et la minisérie en trois épisodes Dune (2000) suivie de Les enfants de Dune (2003) de John Harrison. On doit aussi citer l'adaptation avortée d'Alejandro Jodorowsky dans les années 1970.

* Afin de respecter au mieux le roman, cette dernière version a été divisée en deux films dont la 2ème partie est annoncée sur les écrans pour 2023.

Présentation

Cette nouvelle adaptation se calque assez fidèlement sur la 1ère partie de l’immense œuvre de Frank Herbert qui se place dans un futur lointain. Sur Caladan, la planète de sa famille, en grande partie couverte d’eau, le duc Leto Atréides (Oscar isaac) reçoit de l’empereur Shaddam IV l’ordre de partir pour Arrakis. A la différence de Caladan, couverte de mers et d’océans, Arrakis, également connue sous le nom de « Dune », est une planète entièrement désertique, occupée depuis 80 ans par la famille des Harkonnen qui s’est enrichie en détenant le monopole de « l’Epice », une « drogue » qui, outre qu’elle apporte la longévité aux humains, permet aussi navigateurs de la Guilde spatiale, de relier les univers de l’Imperium. Mais l’extraction de l’épice n’est pas de tout repos car, d’une part, l’épice est défendue par les vers de sable géants qui menacent d’engloutir les mineurs, mais aussi par la rébellion permanente des Fremen, le peuple autochtone qui veulent reconquérir leur planète.

Bien que de duc Leto sache que, sous cette décision de l’empereur, se cache un piège, il n’a d’autre choix que de s’incliner devant ses décisions et se prépare à quitter Caladan et prendre, avec toute sa cour et sa famille, la direction d’Arrakis.

Sur Caladan, son fils et héritier, le jeune Paul Atréïde (Timothée Chalamet), a été formé au combat par le maître d’armes des Atréïde, Duncan Idaho (Jason Momoa) mais sa mère, Dame Jessica (Rebecca Ferguson), éduquée selon les préceptes des sœurs du Bene Gesserit, lui a aussi enseigné certaines techniques Bene Gesserit, comme l’utilisation de la « voix ».

Avant de quitter Caladan, Paul est soumis par la Révérende Mère Gaïus Helen Mohiam (Charlotte Rampling) à la terrible épreuve de la douleur. S’il échoue, il sera tué par le poison instantané du Gom Jabar. Mais il réussit l’épreuve, ce qui permet à la Révérende Mère de la qualifier « d’humain ».

Dès son arrivée sur Dune, la famille Atréïde échappe aux premières tentatives d’assassinat, mais ne résiste pas à la dernière et la plus violente, qui engage non seulement l’armée des Harkonnen mais celles des Sardaukars, les terribles soldats de l’empereur. Le duc, trahi par son médecin, le docteur Yueh (Chang Chen) est livré à son horrible « cousin », le baron Valdimir Harkonnen (Stellan Skarsgard) , un être obèse et dégénéré. Le docteur Yueh lui a implanté une fausse dent contenant un poison qui aurait dû tuer le baron. Mais, si Leto est tué, le subterfuge échoue et Harkonnen échappe à la mort.

Aidés par Liet Kynes, le planétologiste impérial (dont le film fait bizarrement une femme : Sharon Duncan-Brewster), Paul et sa mère s’enfuient à bord d’un ornithoptère et échappent à leurs poursuivants en s’enfonçant dans une tempête Coriolis dont, normalement, aucun humain ne revient. Réussissant à se poser, ils sont capturés par les Fremen du sietch Tabr qui veulent « prendre l’eau » (tuer et vider de leur sang) des intrus. Mais leur chef Stilgar (Javier Bardem) s’interpose. Au cours de l’affrontement qui suit, Jessica fait montre de ses pouvoirs Bene Gesserit et Paul, confronté dans un duel à mort avec Jamis, le tue.

S’opposant à sa mère qui voudrait retourner sur Caladan, Paul accepte le destin qu’il a vu en rêve et décide de rester sur Arrakis.

Mon opinion

Grand amateur de Dune que j’avais découvert lors de ma première année de fac, j’ai ensuite dévoré les six tomes de la saga écrite par Frank Herbert puis les autres tomes explorant l’uinivers foisonnant de Dune écrits après sa mort par son fils Brian Herbert et Kevin J. Anderson à partir de l’année 2000 (18 volumes à ce jour et bientôt un 119ème).

J’ai aussi suivi avec passion le projet délirant de Jodorowski, où aurait dû figurer – s’il s’était fait ! – Salvador Dali dans le rôle de l‘empereur Shaddam IV.

Je me suis précipité, en 1984, à la projection du Dune de David Lynch, à mon avis injustement boudé, et procuré, dès sa sortie, le DVD de la mini-série Dune (2000) suivie des Enfants de Dune (2003) de Jim Harrison et Greg Yaitanes.

Evidemment, on ne pourra jamais être totalement satisfait d’une quelconque adaptation de l’œuvre de Frank Herbert tant, au cours des lectures et des années , nous nous sommes forgés nos propres images de l’univers de Dune.

C’est pourquoi, je n’hésiterai pas à dire que j’ai aimé, dans chaque adaptation, certaines interprétations des réalisateurs, apprécié ou détesté certains effets spéciaux, me suis attaché à certains acteurs et pas à d’autres…

Par exemple, dans l’adaptation de David Lynch, j’avais aimé le côté baroque des décors d’Arrakeen (résumés à des blocs de béton dans celui de Villeneuve), la folie et la décadence de l’environnement du baron Harkonnen, etc.

Certes, on doit apprécier les paysages, presque tous tournés en décors naturels (en Jordanie, dans les Emirats Arabes Unis…), les effets spéciaux (les ornithoptères sont tels que décrits par Herbert), etc. mais, malgré ses qualités, je n’ai pas trouvé cette adaptation aussi stupéfiante que ce à quoi je m’attendais ni que les critiques la présentaient.

Exception faite de la présence incroyable de Timothée Chalamet, qui incarne un Paul plus vrai que nature, où transparaît à la fois fragilité et farouche détermination à accomplir un destin qui le dépasse, j’ai trouvé tout le reste de la distribution d’une grande fadeur exception faite de Charlotte Rampling dont on reconnaît la voie, dans le rôle de la Révérende Mère Gaïus Helen Mohiam, tous les autres acteurs sont interchangeables. J’aurais au moins aimé que le rôle de Dame Jessica soit tenu par des actrices d'une autre trempe que la palôte Rebecca Ferguson : je pense entre autres à une Juliane Moore ou une Jessica Chastain.

Roland Comte

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