Après un essai raté de David Lynch en 1984 et un projet tombé aux oubliettes de Jodorowsky (sublime making off : Jodorowsky’s Dune en 2013) c’est au tour de notre Québécois préféré de s’attaquer à Dune. Denis Villeneuve se charge de l’adaptation du chef d’œuvre de science-fiction de Frank Herbert paru en 1965. A noter que Ridley Scott avait jeté l’éponge en 1984.
Il faut autant de courage à Denis Villeneuve qu’a Paul Atréides pour ne pas s’enliser dans le sable mouvant d’Arrakis. Le réalisateur bénéficie cependant d’un budget de 165 Million de dollars qui lui permet d’avoir un casting cinq étoiles, des effets spéciaux à couper le souffle et une musique de Hans Zimmer qui nous porte tout le long du film.
Le point négatif est surement la longueur de certaines scènes et la durée du film qui aurait pu être raccourci. Le choix de faire deux opus aurait peut-être mérité une trilogie afin de découper différemment le film est d’apporter plus de fluidité.
La retranscription du roman est cependant parfaitement reproduite, on reconnait la passion de Villeneuve pour cette œuvre et l’on comprend qu’il est d’abord essayé la SF avec Premier contact et Blade Runner 2049.
Le grain d’image et la photo de Greig Fraser est parfaite à tel point que la rudesse d’Ararrakis bien que sublime est parfois inconfortable visuellement. Les bâtiments sont ciselés sans aucunes courbes, le climat y est rude, la couleur y est presque monochrome et les habitants s’y enterrent pour survivre.
L’infini richesse apporté par l’épice n’a finalement apporté que chaos et destruction est amène pauvreté au peuple opprimé qui habite cette planète envahit de vers géants. La rudesse de la vie, la violence des décisions et la cruauté des oppresseurs est reproduite subtilement. On notera le clin d’œil du monstrueux Baron Harkonnen (Stellan Skarsgard) qui s’inspire du colonel Kuttz d’Apocalypse Now joué par Brando.
Timothée Chalamet est époustouflant et il arrive à tenir son rôle face à Josh Brolin, Javier Bardem, Oscar Isaac et Jason Momoa. Zendaya ne fait que de brèves apparitions mais son personnage grandit et arrive a maturité laissant entrevoir un second volet prometteur. Espérons avoir encore une fois la voix de Charlotte Rampling pour nous porter vers l’infini et au-delà (Bon ce n’est pas un buzz non plus).