J'ai pas aimé.
je pourrais m'arrêter là mais je vais me défouler gratuitement pour les 7,90 que j'ai dépensé pour le voir.
pour moi c'est l'expérience Lalaland 2.0, un film encensé qui fait parler de lui car très attendu et surestimé, car ce quelque chose "d'innovant" fait diversion et cache sous l'excuse du "style" ses lacunes et le peu de choses qu'il raconte. (je sens que pleins vont me quitter ici)


Je m'attendais à ressentir bien plus la mythologie, les traditions, l'aspect ésotérique d'un monde nouveau. J'avais envie de rentrer dans cette fameuse cosmogonie, mais non, j'avais l'impression de rester tout le long en surface comme retenue par des effets de style. En gros, c'était un clip !


les CGI sont pas fou, je trouve, perso, surtout les intérieurs, la photographie rigoureuse mais, à mon humble avis, kitch à mort !! Les décors ressemblent à un fond jeu vidéo un peu bâclé, la diversité des matières, textures, couleurs, formes et graphismes n'est pas incroyable.
Je comprends que ça plaise, car c'est cohérent avec l'univers le côté dépouillé, inexpressif, sobre, mais c'est surtout une question de style. Au niveau formel. C'est un style qui ne me parle pas ...


Le film a une vraie identité ça c'est clair.
Mais j'ai préféré celui de Lynch malgré ses maladresses, il avait quelque chose de plus couillu, de plus franc, moins maniéré. Puis kyle MachLachlan, olala, mon amour.


ENFET sa manière de filmer m'a agacé !
Je fais partie de ceux que ça n'a pas touché. De plus, tout est traité sur le même plan ! Action, mise en place, drama... On ne ressent pas des vagues mais une succession point par point.
La lenteur contemplative est cohérente avec l'univers OR quand on joue avec le vide on doit nourrir cette part d'inconnu, le peu d'informations doivent être riches en implicite et très suggestives. Certains ont perçu les infos/émotions, moi je suis restée hermétique. Les mêmes procédés ont des résultats totalement différents en fonction des personnes !!
En faite, je trouve que que la lenteur et le manque de rythme ne se justifie pas par l'errance des intériorité des perso.


CAR je n'ai ressenti aucune émotion, même si certains vont me dire que le jeu d'acteur monotone permet d'être plus subtil etc...
D'où l'importance des dialogues !!!
Soit ils sont didactiques et peu subtils, afin d'amener les informations dans les 20 premières minutes (+ deux diapos), ou en décalage, lorsqu'ils essayent de toucher à la légèreté (voir humour?) comme avec les personnages secondaires.
Du coup je ne suis rentrée dans aucun perso, aucun défi et conflit intérieur !


En fait l'aspect poétique que Denis Villeneuve essaye d'insuffler devient vite du maniérisme. Car la poésie est dans ce qui ne se voit pas, mais ici tout est plus ou moins prévisible et purement esthétisant. Par exemple, les flashforward ne font que spoiler au lieu d'amener du suspens tellement il y en a !!


BREF, pour un univers SF riche je suis restée sur ma fin, très peu de plans d'ensemble, mais beaucoup de gros plans. On étouffe sur le visage blasé de Chalamet. En plus il y a toujours un flou insupportable, une courte profondeur de champ, OK ça crée une ambiance, le spectateur est comme dans un rêve, une torpeur, un envoûtement avec la musique, mais bon, j'avoue que ça m'a agacé ...
J'aime les plans atmosphériques, la respiration, les suspensions... Mais la c'est trop ! le vide ne parle même pas du vide, il parle du visage de Chalamet sur fond gris flouté et zendaya au rallenti dans le sable.


Mais quand même "c'était joli" nous avons quelques moments sublimes et épiques avec de la tension. Mais c'est tout, les scènes de batailles sont pauvres, la chorégraphie vraiment bâclée et cliché dans les poses, on n'y croit pas du tout, même s'il y a de chouettes trouvailles, comme l'effet de vibration du bouclier qui est très immersif.


La musique est inspirée et envoûtante, joue beaucoup dans l'atmosphère (champs grégoriens sur les armées ennemies, plutôt stylé) mais le motif principal est si répétitif qu'il en devient insupportable.


Les costumes sont très coool, une puissance d'évocation qui se détachet des raccourcis et codes de genre habituels. On parvient à être dans l'archétype de manière créative. Au niveau des coupes, des matières, c'est cohérent et innovant. Le jeu des lumières et des motifs malgré le peu de couleur est toujours très riche.


Je ne parle pas de l'intrigue, parce-que pareil, très déçue par rapport a la manière dont on aurait pu travailler les enjeux géopolitiques, sociaux, écolo...
Les tribus ont des codes et rituels qui sont intéressants mais là encore avec la richesse de Dune et de toute sa mythologie j'ai l'impression qu'on reste en surface : les fremens c'est les autochtones gentils et lézotre c lé mechaan...


Pour moi ça va pas jusqu'au bout des choses, c'est joli mais ça ne prends pas au tripes.
Le voyage esthétique est là, mais narratif et émotionnel, non.
On est intrigués mais jamais subjugués ou transportés.

FloraarolF
5
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le 16 sept. 2021

Critique lue 558 fois

6 j'aime

FloraarolF

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