Dune de Denis Villeneuve, après avoir été maintes fois décalé dû à la pandémie (cela ne m’a personnellement pas gêné j’ai pu ainsi me replonger dans l’œuvre de Frank Herbert, et j’espère pouvoir être plus à même de critiquer le film avec le support de base fraîchement en tête)
Tout d’abord vous pouvez desserrer votre string de fan boy on est bien plus proche de l’univers décrit par Herbert que dans la précédente adaptation cinématographique de Lynch.
Le casting est aux petits oignons les visages collent parfaitement aux descriptions, du coté Harkonnen comme Atréides bien que la prestance du Baron manque un peu de grandiose (il n’y a pratiquement aucune contre-plongée pour donner un effet de supériorité et de splendeur, dommage). Je tenais absolument à voir le globe flottant doré surtout ! L’effet Woooh est clairement là a de nombreuses reprises j’ai souris d’excitation, la musique d’Hans Zimmer passe parfaitement très mystique avec un thème récurrent qui revient peut-être un poil trop. La partition dans son ensemble manque peut être un peu de diversité c’est souvent la meme chose qui revient a toutes les sauces mais ça a aussi le mérite d’être marquant.
La continuité de l’histoire se déroule différemment que dans le support originale pour le confort des spectateurs et cela pourra gratouiller un peu les puristes hardcore mais moi j’ai trouvé cela très propre. Je trouve que Denis a vraiment fait un travail d’adaptation formidable. Cinématographiquement ça passe très bien, les longues et précises descriptions d’Herbert qui peuvent faire trainés la lecture du roman parfois sont explicités en images plus rapidement (medium different oblige) et cela je dirais avantage l’œuvre et l’immersion dans cet Univers. L'ambiance d'arrachis est j'ai trouvé assez froide (eh oui) le ciel est blanc on ne ressent pas vraiment le canard brulant, certains diront que le style minimaliste des designs de Villeneuve est désincarné mais cela passe relativement bien ici bien que j'aurais aimé au moins un plan pour montrer la vie et le centre ville d'Arakeen par exemple car en grande majorité c'est très vide (décor désertique oblige me direz-vous) épuré à outrance.
les visions prémonitoires fonctionnent particulièrement bien au cinéma du fait qu’on les voit ! Mais elle se déroule finalement différemment par la suite. Mention spéciale pour la prescience de la guerre Sainte tout bonnement épique avec un plan cape au vent à la Albator. Le charisme du tyran Muad'dib était là ça s'annonce bien pour le Messie de Dune, le réveil du kwisach Haderach donne des frissons et parvient à procurer de la peur.
La puissance du départ de Caladaan m'a particulièrement marqué !
L’œuvre est évidemment très politique sur le point du colonialisme ainsi que sur l'épice étant une évidente métaphore du pétrole néanmoins Herbert est très critique sur le fanatisme que l’on peut voir naître avec les Bene gesserit. Les conflits politiques du Landstraad et du CHOM ne sont pas mentionnés j'espère au Mons que l'on verra un Navigateur de la Guilde dans la (les) suites.
Le film dure son temps mais on en ressort jamais car la continuité du récit se déroule très bien. Néanmoins le tissage des liens entre les personnages et de nombreuses discussions passe aux oubliettes pour être davantage concentré sur les points clés de l’action, le retournement dramatique est bien moins impactant au visionnage car on a pas le temps de pouvoir bien expliqué les relations entre les personnages et ainsi de s’attacher. Les retournements ne sont pas aussi jouissifs et puissant que dans le bouquin mais reste efficace. Le film est dense comme le livre on prend son temps visuellement mais il fait rester attentif car les informations des dialogues sont précis et il ne faut pas en perdre une goutte ! On reste sur notre soif malheureusement à la fin j’aurais préféré que cela se finisse dans l’arrivée du village fremen. Après tout il faut laisser des visuels pour la suite. Et le duel de fin paraît un poil expéditif on sent que Denis aurait aimé prendre plus son temps mais le film allait être trop long qui donne ce sentiment de fourre-tout à la va vite sur la fin. Mais les chants de Hans Zimmer sont la pour redonner des frissons !
Pour conclure cela fait du bien de ne pas se retrouver avec un produit pure marketing mais bien un blockbuster d’auteur en espérant que le succès soit au rendez-vous pour avoir la suite tant attendu !