Effrayant … Voilà le mot qui me vient à l'esprit à la fin de la vision de ce pénible long métrage signé Denis Villeneuve qui décidément, après Blade Runner (même si c 'est une suite), se spécialise dans les remake hollywoodiens.
Que dire qui n'ait pas déjà été dit ? C'est long, vain, vide, ennuyeux. Oubliés les grands moments du livre (la guilde spatiale ? oubliée, l'empire ? pas vu, l'ordre du bene gesserit ? une association de bourkhas), édulcorés les moments de bravoure (l'épreuve du Gom Jabbar dont on ne montre pas les stigmates et qui perd tout son sens) … Aucune réflexion philosophique ou leçon de courage ("la peur est la petite mort de l'âme" vaguement répétée parce qu'il fallait bien le placer quelque part sur les presque 3h du film …). Voir la mère de Paul, membre d'élite du Bene Gesserit, "chialer" toutes les 5 minutes, quelle trahison de l'œuvre… Et son fils futur messi de l'univers, mono expressif, obsédé comme un ado boutonneux qui découvre la puberté (allo ? il y a d'autres choses dans la vision, et ta petite sœur on en parle ?) … Jason Momoa qui n'a rien fait de bien depuis Game of thrones (et qui fait encore une fois du sous-Conan). Pourquoi pas "the rock" tant qu'on y est. Mauvais choix aussi pour le Duc Leto et son interprète affreux dans Star Wars (mais pas plus que les autres et bien meilleur dans Card Counter) qui peine à exister dans ce mauvais remake de marvel.
Bref c'est du Disney mauvais cru, sans (quasiment) d'effusion de sang, sans le caractère monstrueux et sale (et adulte !) de l'adaptation de Lynch (qui n'était pas parfaite mais beaucoup plus fidèle à l'œuvre), sans autre propos que de nous divertir de la façon la plus simple et la plus immédiate…
Un objet cinématographique "moderne", prédigéré et vidé de sa substance à destination des plus jeunes et tant pis pour les autres.
Alors l'image est belle, c'est propre, c'est lumineux voire éthéré, c'est "spatial" (au sens de grands espaces mais paradoxalement très peu de scènes dans l'espace), mais c'est vide, hors sol et simpliste.
C'est sans doute ça la "modernité", faire passer des vessies pour des lanternes.
Préférez mille fois le roman, vous trouverez sa lecture merveilleuse.