Snif !

Oui "snif !", car c'est mon dernier Lynch... Y a plus qu'à tout recommencer !

Bon, c'était aussi mon Lynch le plus laborieux. Je l'avais commencé il y a quelques années et avait arrêté au bout d'une dizaine de minutes. L'histoire ne m'avait pas perdu (j'avais lu le livre, ça aide), mais les effets spéciaux tout pourris m'avaient rebutés et j'avais eu l'impression de voir un vieux film de SF lambda, pas du David Lynch.

Le grand méchant Dino aurait-il réussi à nous poncer, raboter, taillader le film jusqu'à rendre du Lynch lisse et grand public ? C'est ce que je croyais...

Puis cette seconde tentative est bien mieux passée et m'a permis de réviser tous mes a priori sur le film.
Alors oui, il reste des effets spéciaux tout pourris, hein. Qu'on se le dise. Mais pas tant que ça (les seuls qui m'horripilent sont les espèces de boucliers carrés qui entourent Maclachlan à un moment...). Les vers sont même carrément bien faits et les scènes dans l'espace regardables.

Le scénario, à faire pâlir à peu près tous les Star Wars, m'a convaincu malgré quelques passages "accélérés" presque inévitables lorsque l'on adapte une œuvre pareille. Je trouve même que Lynch s'est plutôt bien débrouillé pour façonner un film ni trop complexe pour des spectateurs qui n'auraient aucune idée des bouquins d'Herbert, ni trop simplistes pour les aficionados (RIP ma chère Tour Sombre, tu n'auras pas eu ce privilège...).

Et quant à la patte Lynch, et bien je me ravise : elle est bien présente dans ce film et donne lieu à des personnages et à des scènes géniales, surtout dans le camp des Harkonnens (les méchants de l'histoire). Je pense notamment au berlingot-pressoir avec la petite souris à presser – géniale ! – et à ces personnages purulents, déformés, tailladés qui sont l'apanage de Lynch (un personnage – le docteur Harkonnen avec les yeux et les oreilles cousues m'a même carrément fait penser à la fille de Twin Peaks : The Return).

Finalement, la bande-son de Toto m'a paru sacrément convaincante et colle parfaitement avec l'action, l'émotion et le suspense du film (ok, c'est pas les Pink Floyd du Dune de Jodorowsky, mais ça reste cool...).

Bref, un film de SF réalisé par le génialissime Lynch, qui a vieilli mais vaut LARGEMENT le détour.

NB : j'ai vu la version 1984, soit la version courte voulue par Lynch, et non celle de 1988, plus longue, signée Allan Smithee (celle que Lynch a désavoué, en gros) et voulue par Dino De Laurentiis.