C'est toujours délicat d'appéhender une histoire qu'on connait déjà, et qu'on a déjà vu adaptée deux ou trois fois. Mais la différence de qualité, les choix de l'équipe de réalisation, et les petites divergences sont là pour nous surprendre et nous faire voyager.
Commençons par enfoncer les portes ouvertes : c'était top. Je n'attendais pas cette deuxième partie avec impatience, mais j'ai passé un très bon moment.
Quel plaisir d'avoir enfin une adaptation digne de ce nom. La photographie était incroyable et millimétrée, des scènes iconiques du livre (comme l'attaque des contrebandiers, l'embuscade des Harkonnens, Giedi Prime...) étaient sublimées. Les costumes étaient du même acabit. Les personnages qui étaient dedans étaient excellents, même si j'avais une nette préférence pour les personnages secondaires (Jessica en tête) par rapport à notre couple de Gen Z au premier plan, et même si les Harkonnens me faisaient penser à l'empaffé de Prometheus ou à Voldemort. Les paysages étaient magnifiques.
La bande son était tonitruante. Tellement tonitruante que les hauts-parleurs de la salle saturaient complètement à l'apparition d'un ver. Je suppose que c'était voulu, mais je pense que voir ce Dune dans des conditions différentes (pas en Imax) doit être intéressant sur ce plan-là. Malgré tout, malgré une grande qualité générale (les effets du bouclier, le vrombissement des ornitoptères, les explosions...), je n'ai pas vraiment réussi à m'attacher à un thème, comme j'ai pu le faire avec le thème de la mort de Leto ou de celui de la prophétie du Dune de Lynch. Mais ça viendra peut-être avec les revisionnages.
C'était aussi très plaisant de se trouver devant des scènes de baston... "naturelles", "percutantes"... je ne sais pas trop quel mot choisir, mais on sentait qu'il y avait de l'enjeu derrière chaque mouvement. Quand le cinéma fast-food fait traverser l'univers à un mec qui s'est pris un mawashigeri dans la tronche, pour le faire revenir avec juste un peu de sang au coin de la bouche, on a du mal à croire que le personnage puisse craindre quoi que ce soit. Là, on sentait que chaque coup porté avait un impact, et que chaque personnage avait une chance de mourir, particulièrement au début du film, avec ces gros plans sur visages suivis d'impacts de balle et de corps s'écroulant dans le sable.
J'ai vraiment le sentiment que ces trois heures de films furent très bien utilisées, même si le dénouement de ces quasi toris heures de film se laissa un peu désirer. Encore une fois, mes coups de coeur sont difficiles à obtenir lorsque le scénario est un peu (beaucoup) connu. Ceux qui découvrent Dune maintenant ont de la chance.