Je ne dirai pas que la déception est à la hauteur de l’attente, car, après un premier volet très moyen, je n’en attendais pas grand chose (même si j’avais bien aimé les précédents films du réalisateur).
En effet, cette fois-ci, on peut vraiment dire que la montagne accouche d’une souris (kangourou). Dune était pourtant le big projet de Villeneuve, son vœu le plus cher (dans tous les sens du terme). Comme si, ayant mis la barre si haut, il se trouvait incapable de l’atteindre, englouti sous le sable de Frank Herbert.
Les scènes d’exposition s’enchaînent sans qu’il ne se passe jamais rien derrière (ou presque). Quand il se passe enfin quelque chose, c’est souvent annoncé à l’avance, donc désarmorcé, vidé du moindre enjeu ou suspense. Les rares morceaux de bravoure sont vite expédiés, sans doute pour masquer l’indigence d’effets spéciaux laids et peu crédibles. Les combats au corps à corps sont pitoyables et inoffensifs. Il n’y a guère que la scène où Paul et Chani tentent d’abattre un ornithoptère qui fonctionne. Enfin l’image toujours propre malgré les filtres, est vraiment pauvre et sans imagination (comme en témoigne le combat en noir et blanc dans l’arène) quand le sound design, lui, est hyper dense et omniprésent (merci Mark Mangini).
Villeneuve se contente en général de filmer les visages (masqués ou maquillés) sans jamais parvenir à créer la moindre tension narrative ou dramatique, un paradoxe quand on songe au casting cinq étoiles du film (Bautista s’en sort pourtant, Pugh aussi). Quant à la pseudo romance entre Chani et Paul avec leurs yeux bleutés et le tuyau qui leur sort du nez, c’est évidemment pathétique.
La note de 4 est donc pleinement justifiée, mais seulement sur 10.