Bastarden (King’s Land ou The Promised Land) est un superbe drame historique, sélectionné à Venise, et pour lequel Mads Mikkelsen reçut le prix du cinéma européen du meilleur acteur. On en attendait pas tant du réalisateur danois Nikolaj Arcel, qui n’avait pas tellement marqué les esprits jusque là (Royal Affair et The Dark Tower).
Avec ce King’s Land, on songe plutôt à As Bestas (Rodrigo Sorogoyen), à Michael Kohlhaas (Arnaud des Pallières), voire aux Moissons du ciel (Terence Malick). Ici, le bâtard en question n’est autre que Kahlen, un jardinier devenu capitaine dans l’armée et résolu à s’implanter sur une terre aride du Jutland... au mépris du notable du coin, l’affreux Schinkel, prêt à tout pour le chasser. On l’aura compris, il ne s’agit pas seulement d’affronter une nature hostile, mais de conquérir sa place, fut-ce dans le chaos ambiant, celui d’une noblesse sadique et machiste... et de colons racistes. Dans cette histoire, les personnages de femmes jouent d’ailleurs un rôle central.
Bref, l’intrigue est assez captivante, les paysages de la lande danoise en imposent, et la photo du film impressionne. Quant au casting, outre l’impérial Mads Mikkelsen, Simon Bennebjerg (De Schinkel) et Amanda Collin (Ann Barbara) sont tout simplement formidables. Une réussite.