Attendu au tournant après une première partie plus que prometteuse, Denis Villeneuve met le paquet pour ce second volet de "Dune". Oubliez le dernier acte complètement charcuté du film de Lynch, cette version 2024 prend son temps (2h45), et n'ennuie jamais.
Le premier volet avait bien posé les bases et les personnages de cet univers complexe de space opera, mêlant politique, économie, et religion. Ce second les exploite à merveille, avec un tournant bien plus spectaculaire et moins contemplatif. Il s'agit ainsi d'un très beau blockbuster, indéniablement soigné. Costumes, lumières, effets visuels, acteurs, puissance et portée des scènes (la BO de Zimmer aidant) : tout est nickel.
Evidemment, ça reste Denis Villeneuve. Les combats ne l'intéressent clairement pas, la plupart sont expédiés. Si vous cherchez des batailles grandioses façon "Lord of the Rings" ou "Star Wars", vous risquez d'être déçus.
Mais la tension, l'atmosphère, l'aspect épique de cette histoire et de cet univers, sont là. En témoignent quelques séquences qui marquent la rétine et valent amplement le déplacement en salles : tous les passages sur Giedi Prime, le combat d'introduction, le duel final, le chevauchement du vers...
Et surtout c'est très intelligent, abordant finement les thèmes de la politique et les dérives dangereuses de la religion. Tout en prenant soin de bien caractériser ses personnages.
Je dois avouer que quelques détails m'ont un peu gêné. La disparition mystérieuse du personnage de Thufir Hawat. L'absence des navigateurs et de leur guilde, qui ajoutaient une couche de complexité dans le film de Lynch... mais à la rigueur cela permet au récit de mieux se centrer sur le Bene Gesserit et les thématiques religieuse.
Léa Seydoux, avec qui j'ai décidément du mal, mais elle n'a heureusement qu'une poignée de scènes. Ou des choix stratégiques un peu étonnants lors des combats (le peu d'utilisation de la voix, la sous-exploitation des armes atomiques, l'arsenal des Fremen qui devrait leur éviter de faire des cabrioles avec les Harkonnen...).
Néanmoins, c'est du pinaillage. "Dune: Part Two" est un blockbuster de grande qualité, du travail d'orfèvre épique à voir en salles.