Grosse grosse attente pour ce deuxième volet, surtout après avoir revu le premier la semaine dernière et avoir confirmé mon sentiment à son égard. En plus, parfait, il passait en vost dans la petite salle d’à-côté.
Paul Atréides et sa mère ont rejoint les Fremen. L’un comme l’autre vont devoir faire des choix. La vengeance ou la libération ? L’amour ou le pouvoir ? La politique ou la foi ? La manipulation ou … la manipulation ? Toujours est-il qu’on semble être à l’aube d’une période de troubles et de violence.
Sans transition, ce deuxième volet commence là où s’était arrêté le premier. Cette fois, le désert sera le décor principal et ce ne sont pas les quelques incartades chez les Harkonnen et chez l’empereur qui permettront à Villeneuve de filmé l’architecture comme il sait si bien le faire. Moins de surprise à attendre à l’image donc, d’autant que la lumière particulièrement travaillée et variée dans le premier sera ici nécessairement plus constante. Du côté de l’intrigue, la politique et la foi prennent la plus grande part. Là où le premier insistait sur des enjeux individuels, il est ici davantage question de mouvements tectoniques et de forces nombreux et puissantes. Toutefois, le personnage de Paul reste au centre du récit et tel un Anakin Skywalker, on sent le trouble qui le ronge. Sauf qu’ici, il n’est jamais question de Bien et de Mal, tout est obscur et la destinée sert forcément des intérêts. D’ailleurs, la foi n’est pas synonyme de morale mais d’engagement et d’espérance. La question majeure qui traverse les dialogues est celle de croire ou de ne pas croire à l’heure où le pouvoir spirituel prend le pas sur le pouvoir temporel. La guerre pour le peuple semble alors désuète. On le voit, ce Dune ne choisit pas la simplicité et de fait, il est parfois difficile de s’y retrouver alors même qu’on a l’impression que certains passages manquent pour bien expliquer ce qui se passe, comme s’ils avaient été sucrés après-coup. C’est là une des faiblesses majeures de ce deuxième opus. Pour ce qui est du rythme, il y a alternance entre parlotte, contemplation et action. On ne s’ennuie jamais, malgré les presque trois heures (encore …). À l’interprétation, c’est très réussi et l’ambivalence de Paul et sa mère transparaît bien dans le jeu de Chalamet et Ferguson. Les personnages secondaires sont, eux aussi, bien en place (Butler, Bautista, Skarsgard, Bardem) à l’exception de Josh Brolin qui ne semple pas être à sa place et de Léa Seydoux dont on se demande même comment elle a pu arriver là.
Ainsi, ce deuxième volet vient parfaitement continuer ce qui avait été commencé. Toutefois, il y a moins d’émotion à attendre cette fois et la surprise éclatante n’est plus au rendez-vous. Mais comme on dit, il est difficile de faire deux fois une bonne première impression. Reste que c’est indéniablement une réussite, tant sur la forme que sur le fond, et un spectacle de grande qualité, il ne lui manque plus qu’un peu de vie et de rage.
>>> La scène qu’on retiendra ? La scène où Paul embarque la foule, c’est à la fois fascinant, exaltant et terrifiant, un point de bascule insuffisamment exploité à mon avis.