Pour aller plus loin que la critique ci-dessous, vous pouvez écouter notre podcast sur le film ici : https://open.spotify.com/episode/1zcTORHOzAGGKKXiwAef9A?si=6kAdwoQoRYeTWzfWfqg2wA&nd=1&dlsi=f477f33ec749416e
Ou ici : https://www.youtube.com/watch?v=3s32Ynjf4tQ
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Dune 2 continue logiquement de creuser le sillon introduit par le 1er : quête d'identité, questionnement sur la foi, manipulation des masses par la croyance, dangers du fanatisme mâtinée d'une ampleur guerrière hors normes.
Villeneuve poursuit la description de sa mythologie sur un rythme par a-coup, à grand coup d'ellipses (on passe de Paul qui ne veut pas aller au Sud, à Paul qui boit l'Eau de vie en l'espace de 4 plans), ça donne un rythme spécial, mais qui colle bien, dans le sens où ça donne la sensation d'avoir plusieurs bouts d'histoires d'une légende, accolés les uns aux autres, pour former un tout.
Notons également la diversité visuelle, le chef op se fait plaisir avec les couleurs, ce que je dis est un peu vain : mais c'est joli.
Et puis ce gigantisme permanent c'est quand même quelque chose, les personnages sont constamment écrasés par quelque chose de plus grand qu'eux (des rochers, des dunes, une architecture, un vaisseau), ce qui amplifie l'ampleur que prend Paul au fur et à mesure que le film avance. Paul, vers la fin, est le seul à surplomber régulièrement les évènements (quand il harangue la foule, ou quand il envoie les ogives, etc), devenant également lui aussi, un homme ne reculant devant rien pour obtenir ce qu'il veut, devenant le fasciste qu'il ne voulait pas être.
Notons aussi que les Fremen, pensant gagner la liberté, vont jusqu'à perdre leur libre arbitre. Pas sûr qu'ils y gagnent tant que ça ...
Bref, parfois, les miracles existent : alors que j'étais parti pour hatewatch Dune 2 à cause du souvenir compliqué du 1er, revoir ce dernier m'a fait le réhabiliter et un peu plus comprendre son essence. Et j'ai pris un pied monstre devant ce film gigantesque à bien des égards.