The Batman est franchement sympathique, prenant le genre du super héros à contre courant, Matt Reeves livre une oeuvre neo-noire qu'on croirait sortie des années 90. Première fois que l'on traite un super héros comme dangereux, mal-aimé, dont la présence interroge et inquiète.

Batman est traité comme un asocial isolé d'une société qu'il ne tente pas de protéger, il est dépeint comme un justicier du côté fasciste du terme. Batman protège la ville, mais pas ses habitants, il ne fait qu'assouvir ses pulsions de vengeance, allant jusqu'à torturer psychologiquement ses proies, avant de mettre un terme à leurs agissements criminels. Cependant ça ne dure pas, et la fin montre clairement ce glissement entre l'appréhension d'un justicier et son acceptation, personnelle comme sociétale.

Toute la photo du film suit cette différence du traitement de Batman, sombre les 3/4 du temps, elle devient orangée comme la passion (toute proportion gardée) qui les animent avec Catwoman, et cette fin où Batman accepte sa position de protecteur et donneur d'espoir est bien plus lumineuse. Cependant j'ai trouvé le film grosso modo trop sombre, comme pas assez bien éclairé. On compare ce Batman avec Seven mais j'aurais largement préféré s'il avait piqué son utilisation de la lumière.

De plus, le film se dilue dans de multiples intrigues pas forcément toujours très inspirées et multiplie les ramifications scénaristiques plutôt que de se concentrer sur cette figure du super-pas-héros, en résulte un film que je trouve, personnellement, trop long.

Un super point que je relève : les 2 séquences introductives (que j'aurais inversé), la première sur le premier meurtre du Riddler, angoissante et donnant immédiatement le ton du film. La deuxième sur ce qu'inspire Batman à ses débuts : la peur.

En résumé, The Batman reste un film à voir pour ceux qui ont envie de voir le genre du super héros se frotter à une ambiance différente clairement dans la veine du néo-noir, et à des thématiques différentes, questionnant le positionnement du justicier masqué au sein de la société, traitant Batman comme une ombre effrayante avant d'être l'incarnation de l'espoir qu'il finira par devenir.

Snakier
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le 2 mars 2022

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