Tokio Hotel, le film

Sur les cendres de l'univers partagé DC et l'abandon du film Batman de Ben Affleck surgit une nouvelle adaptation, un nouveau Batman, avec cette fois Robert Pattinson dans le rôle titre, le tout réalisé par Matt Reeves, réalisateur que je n'aime vraiment pas.

Et autant je peux saluer l'envie de faire des films plus indépendants histoire de poser des bases solides avant de retenter éventuellement de partager l'univers, autant si c'est pour donner les rênes à des types comme Matt Reeves ou bien Todd Philipps, je suis déjà plus dubitatif.

Alors je n'ai aucun doute que le film va plaire et sans doute beaucoup plaire, ou deux ou trois plans très léchés, je pense notamment à cette scène où le pingouin alors qu'il est à l'envers voit Batman avancer vers lui, avec un beau thème musical qui sonne comme une marche funèbre, mais on ne veut pas se mentir à part ça, c'est totalement débile comme film et d'une nullité thématique assez impressionnante.

Déjà pour revenir sur la musique, elle est bien mais si tu mets Something in the way de Nirvana, arrête de causer en même temps, putain... c'est pas croyable. Folle envie de hurler dans le cinéma au personnage de se la fermer, surtout qu'il raconte des conneries. C'est comme quand tu écoutes de la musique et que tu as un abruti qui tente absolument de te parler en même temps. Elle est bien la chanson, tout le monde la connaît, tout le monde aime cette chanson, donc... laisse la chanson. Tu lui feras dire ses conneries d'emo après.

Mais non... on a même pas se plaisir là...

D'ailleurs Bruce "tokio hotel" Wayne est tellement un ado kikoo d4rk qu'avoir du Nirvana dans le film m'a juste fait rire tant on avait
franchi tout ce qui était décemment acceptable dans le cliché.

Donc même les scènes qui auraient pu être sublimées par un bon choix de musique sont gâchées par des choix de montage désastreux.
D'ailleurs de manière général, le montage c'est un peu n'importe quoi. Enfin le film c'est n'importe quoi et on est sacrément pris pour des abrutis, mais quand même on a pas une scène d'action où on arrive à comprendre à peu près ce qui se passe. Alors oui Matt Reeves fait deux trois plans sympas, mais quand il s'agit de les raccorder entre eux, ben ça marche tout de suite beaucoup moins bien.
On a une course poursuite en voiture, impossible de savoir comment on en arrive là... C'est bien beau d'accrocher sa caméra aux véhicule, ça donne un côté un peu immersif, mais faut surtout pas se poser de question sur ce qui se passe réellement à l'écran. (et on ne se questionne même pas sur le nombre de morts civils durant cette séquence... encore une fois le peuple on s'en fout... il est accessoire, alors que ça aurait pu être une thématique du film, voir un Batman tellement pris dans sa soif de vengeance qu'il cause des morts d'innocents)

Mais franchement tout ça passerait encore si le film n'était pas à ce point inconséquent. Il ne fait rien des pistes thématiques qu'il sème. Au début on une sorte de panoptique où Batman met des coups de pression aux vilains, où ils craignent sa présence, ça ne sera jamais réutilisé et ça n'a même pas l'air de marcher vu que les gens commettent quand même des crimes... Je ne pige pas trop...

On a un Batman qui dit qu'il est la vengeance et qui se retrouve impliqué malgré lui dans la quête de justice du méchant (Riddler). Et c'était le moment de brouiller les pistes, de brouiller les frontières morales. Sauf que non... Le film est profondément stupide et prend ses spectateurs pour des idiots incapables d'apprécier cette ambiguïté.

Et en fait, je pense que seule l'élite arrivera à apprécier ce film pour ce qu'il est : un nanar.
Robert Pattinson est affligeant et pas aidé par la nullité des dialogues, tout est débile et tout se prend atrocement au sérieux. Je veux dire, qui croit à cette histoire d'amour qui sort de nulle part entre deux personnages qui se sont vus deux fois ? Dans Batman Returns, on sentait qu'il y avait une sorte de tension sexuelle... là c'est rien... mettre Batman qui mate froidement un cul par la fenêtre n'en fait pas une scène digne de Body Double de Brian De Palma... (et puis Iris Brey va encore râler... c'est du vilain male gaze !!!)