La beauté de Dune 1, avec son mélange d’eau pure, de roches et de sable, nous laissait espérer un souffle épique à la hauteur des « tempêtes du désert » de cette planète envoutante…
Hélas, il semble qu’il soit arrivé à Denis Villeneuve la même mésaventure qu’à David Lynch : les experts et techniciens ont pris la main sur le film. Ceux-ci ne fument définitivement pas de moquette, et ils n'ont pas gouté aux épices, c’est sûr...
C’est surtout aux techniciens du scénario qu’on peut en vouloir : l’intrigue est comme la chorégraphie des combats, particulièrement bien enchainée, ficelée, ligotée, enturbannée … pour le meilleur ou pour le pire. Rien à voir avec le verger de palmiers arrosés d’eau précieuse, si belle image de l’origine infinie …
Ainsi, la révélation du vrai nom de la planète Arrakis, Dune, passe quasiment inaperçue derrière les exploits combatifs du héros « messianique ». Celui-ci est porté par une telle pyramide de « mécanique du pouvoir » qu’on ressent un certain malaise à la fin…
Ainsi également, la filiation des Bene Gesserit est brutalement interrompue par un seul cri du fils prodige. « C’est un peu court jeune homme », est-on tenté de dire …
Même si la fin laisse entendre que l’histoire n’est pas finie, que le combat continue, on aimerait surtout que ce ne soit pas que du combat, et que le mystère et la poésie reviennent.