Dune : deuxième partie était incontestablement un des événements cinématographiques de l’année. La réussite et le succès du premier opus avaient généré une vraie attente chez les spectateurs qu’ils soient lecteurs ou non de l’œuvre originale. Personnellement, j’ai lu le premier acte et Le Messie de Dune. Néanmoins, je ne fais pas partie de ces personnes qui connaissent les arcanes de l’univers de la saga de Frank Herbert sur le bout des doigts.
L’intrigue de ce second opus s’inscrit clairement dans la continuité chronologique du premier chapitre. On suit l’intégration de Paul et sa mère dans la communauté fremen. Le scénario fait le choix de prendre son temps pour nous immerger dans les pas de son héros. Cette partie du film est passionnante et s’avère très intense sur le plan sensoriel. En s’appuyant sur les décors désertiques et rocheux, la réalisation propose un spectacle remarquable sans jamais tomber dans l’écueil d’enchainer les scènes d’action. La dimension contemplative de ce quotidien fremen est envoutante.
Néanmoins, ce choix narratif n’interdit pas l’insertion de grandes batailles spectaculaires. Elles sont rares si on met leur nombre en perspective avec la durée du film et les codes classiques du blockbuster hollywoodien. Là encore, cette construction scénaristique offre ainsi une aura supplémentaire aux scènes de combat particulièrement bien mises en scène. La qualité de la réalisation est de mon point de vue assez exceptionnelle. J’ai été habité par l’action en étant collé à mon siège et en prenant plein les mirettes.
L’évolution du personnage de Paul est joliment contée. Il doit affronter un destin que d’autres semblent avoir choisi pour lui. Les questionnements, les craintes, les colères qui accompagnent la pression pesant sur ses épaules sont habilement rendus à l’écran. L’interprétation de Timothée Chalamet est indéniablement un atout fort pour faire ressentir la complexité et les dilemmes du héros. Je ne développerai pas davantage cet aspect pour ne pas en gâcher cette découverte pour les spectateurs qui n’ont pas encore le film. Mais sachez que le parcours initiatique n’est pas un long fleuve tranquille.
Les deux rôles féminins, Jessica et Chani, sont également incarnées par deux immenses actrices que sont Rebecca Ferguson et Zendaya. Elles occupent un rôle important dans la construction du héros. Le fait l’une construise l’image messianique de son fils pendant que l’autre reste très sous la réserve concernant cette perspective. La confrontation entre ses deux personnalités fortes est un atout certain de la trame. Leur charisme et leur aura font de chacune de leurs apparitions un moment fort et intéressant.
Côté antagoniste, la promotion avait mis l’accent sur l’interprétation de Feyd-Rautha Harkonnen par Austin Butler. L’éléphant n’accouche pas d’une souris car chacune des apparitions de ce jeune et impétueux psychopathe ne laisse pas indifférent ! Les tons noirs et blancs accentuent l’inhumanité du personnage ! Néanmoins, son charisme et son aura maléfique n’empêche pas le Baron Harkonnen joué par Stellan Skarsgard de générer toujours ce malaise à chaque de ses apparitions. Même si le temps à l’écran des « grands méchants » est relativement limité, cela ne les empêche pas d’être charismatiques et inquiétants. Ils participent entièrement à l’ampleur de la narration.
Je ne peux pas conclure ma critique sans évoquer la magie immersive qu’est le voyage offert par ce film. Les paysages sont fabuleux. La dimension contemplative de certains moments est un pur bonheur. Certains plans sont magiques. Le dépaysement m’en a mis plein les mirettes. L’ensemble est sublimé par une bande originale envoutante. La force sensorielle est exceptionnelle. Un vrai et riche plaisir de spectateur !
Au final, vous l’aurez compris, je ne peux que vous conseiller ce second opus. Il s’agit d’un des petits bijoux qui transporte le spectateur dans son univers avec une rare intensité. Ce visionnage m’a donné envie de replonger dans l’univers littéraire de Frank Herbert. Mais cela est une autre histoire…