Ma chronique ne sera pas proportionnelle aux moyens mis en œuvre pour la réalisation de ce deuxième volet gigantesque, que dis-je, pharaonique. Pourquoi me direz-vous ? Mais tout simplement parce que je me suis copieusement emmerdé pendant les trois quarts d’un film qui dure près de trois heures. Sans la musique assourdissante de Hans Zimmer et quelques scènes d’action bien menées, je crois bien que j’aurais fait une sieste de grande ampleur.
Bon, d’accord, c’est visuellement époustouflant, c’est l’œuvre d’un esthète, les vers géants font forte impression c’est indéniable, mais c’est long, c’est long. Le discours mystique de Dune, qui m’a emballé quand je lisais de la SF à grosse dose durant mon adolescence, est devenu un pensum indigeste. Tous ces gens qui se convertissent, charmés par un gamin sans aucun charisme, c’est dur à avaler.
Le non-jeu de Timothée Chalamet ne fait que plomber un peu plus la sensation de vide du Bla-Bla simili-religieux. Même dans le duel final je n’ai pas tremblé une seconde, l’enjeu de la survie ou de la mort du personnage incarné par Chalamet ne me concernait plus depuis belle lurette. C’est d’ailleurs un des gros problèmes de Dune 2, les enjeux nous échappent car l’importance de l’épice, essentielle dans le roman, passe au second plan, alors que c’est le seul attrait de la planète Arrakis.
Seuls Javier Bardem et Josh Brolin amènent quelque chose d’humain, de sauvage, dans cette fresque figée par un esthétisme trop appuyé. Quand on pense que l’on reprochait à David Lean d’être trop académique ! Son Lawrence d’Arabie, comparé au Dune de Denis Villeneuve, c’est dix fois plus détendu au niveau mise en scène.
La première partie m’avait déçue, la seconde confirme ma déception, l’immense travail visuel, pour ne pas dire visionnaire, de Denis Villeneuve, ne me touche pas du tout.