French Cat's Eye
Adaptation filmique de la BD franco-belge La Grande Odalisque, elle-même très inspirée par le manga Cat's Eye, Voleuses est un divertissement made in France qui vise essentiellement le grand public...
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le 1 nov. 2023
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Distribuée en France en 2008 via son édition Ultimate sous forme de 3 DVD, la version "longue" de Dune n'est finalement que le montage TV diffusé en 2 parties par une chaine nord-américaine en 1988. Une version que David Lynch désavoua en exigeant que son nom au générique soit remplacé par celui d'Alan Smithee en tant que réalisateur et par celui de Judas Booth en tant que scénariste. Un refus de participation compréhensif face au ratage intégral que propose cette version recadrée en 4:3 (adieu le magnifique scope de Freddie Francis) et sabotée par un montage bien peu scrupuleux qui retire et ajoute des scènes au petit bonheur la chance et sans une once de talent. Un massacre artistique qui s'étire sur 188 minutes et ne respecte en rien la vision du réalisateur. Quant aux spectateurs, ils ne peuvent qu'être atterrés face à un tel mépris envers leur propre divertissement.
Exigée en post-production par Raffaella De Laurentis, la célèbre scène introductive avec Virginia Madsen qui ouvre le film original se voit ici remplacée par une longue présentation de l'univers où se déroule l'histoire illustrée par des dessins. Si ces derniers sont plutôt esthétiques, cette nouvelle introduction reste d'un ennui abyssal. Et lorsque les premières scènes dirigées par Lynch et shootées par Francis apparaissent, leur recadrage pique inévitablement les yeux. Tout est laid, improbable et honteux. De là, quelques plans inédits s'incrustent. Une réplique ajoutée, une autre retirée. Quelques voix redoublés (mais pourquoi ???) et la scène où le Baron Harkonnen assassine le planteur de tulipes par simple plaisir sadique se voit, quant à elle, littéralement supprimée. Le pire au sein de ce désastre reste certainement les nombreuses scènes ajoutées où les SFX ne sont pas finalisés. Au gré du montage fantaisiste, les Fremen ont ainsi les yeux bleus avant qu'ils n'aient plus cette spécificité au plan suivant. Idem pour les transparences (déjà pas fameuses dans le film original) qui deviennent brusquement aussi vulgaires qu'une apparition d'Afida Turner dans un show TV.
Attendez, ce n'est pas tout. Le massacre n'est pas terminé. Si le film original manquait déjà d'identification aux personnages de par les 45 minutes que De Laurentis avait retiré du montage initial souhaité par Lynch, les plans et scènes ajoutés n'importe comment ici déstructurent encore plus le récit. Lors de la seconde partie, on n'y comprend carrément plus rien, même après avoir lu le livre et visionné le film original. Quant aux coupures opérées pour les passages publicitaires lors de la diffusion télévisuelle, elles sont produites n'importe où et n'importe comment, sûrement de par une obligation de minutage entre chaque scission. De ce fait, une réplique ou un thème musical se voit parfois tranché net en un rapide fondu au noir pour reprendre quelques secondes plus tard. Une horreur. Quant à l'apparition du personnage incarné par Alicia Witt, elle est ici tellement mal structurée, que l'on ne peut que se questionner sur la subite présence de cette gamine au milieu de ce chaos artistique. WTF, mais c'est qui, celle-ci ?!?
Bref, un malaise constant de plus de 3 heures que j'ai sûrement enduré par simple masochisme, en me demandant néanmoins pourquoi je me faisais subir autant de peine. Il n'empêche que tous les masos du monde peuvent prendre leur pied en s'infligeant ce machin. Bon orgasme à eux.
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le 16 mai 2024
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