Ceci est mon premier avis ciné écrit. Je ne suis pas pur néophyte du 7ème art mais tout de même un très grand débutant dans sa manière de le critiquer. Et je veux préciser avant de commencer que mes avis seront plus définis par les sensations que l’œuvre me procure plutôt que la qualité technique que je peux percevoir.
Ceci étant dit, je peux dire que Dunkerque a très très bien fonctionné sur moi. Le stress et la sensation de suffocation s’empare de nous pendant presque l’intégralité du film et même la scène de fin avec notre pilote de la RAF préféré ne permet pas de sortir de la salle avec l’esprit tranquille. J’aime assez la thématique historique et particulièrement les œuvres qui traitent du thème de la guerre. Et je dois dire que j’ai été (agréablement) surpris par l’angle que Nolan à choisi pour traiter cette partie de notre histoire.
La séquence introductive nous pleinement dans l’ambiance. L’armée britannique est encerclée dans la ville de Dunkerque et doit désormais battre en retraite si elle ne veut pas être totalement anéantie. C’est donc…. Sauve-qui-peut !
Le parti pris de ne jamais (ou quasiment jamais) nous montrer l’ennemi est efficace et permet de se concentrer sur le message principal, la survie de l’homme. Et chaque instant des 1h47 que compte le film va être une bataille oui, mais pour la survie de chacun. Peu de dialogue, ce qui m’a plu, et il n’y en a pas vraiment besoin, les expressions de chacun des protagonistes se suffisent à elles même pour comprendre. A ce titre je trouve Kenneth Branagh et Tom hardy véritablement excellents. Mention spéciale pour ce dernier car nous ne verrons de tout le film que son regard. Je me pose par ailleurs la question de savoir pourquoi le rôle de Cillian Murphy est ici plutôt secondaire, si ce n’est dans le but d’attirer l’attention du spectateur sur le comportement de celui-ci, qui à lui seul représente un résumé, un écho de ce que le film essaie de nous dire. L’esthétique est irréprochable, on ressent véritablement la fragilité de l’homme face à la puissance du rouleau compresseur que représente la guerre, je pense notamment au sable retombant sur le personnage principal alors qu’une bombe vient d’être lâchée à proximité de lui sur la plage.
Ce qui est impressionnant, c’est que nous avons l’impression d’être constamment au sein d’un espace confiné alors que nous sommes la plupart du temps à ciel ouvert. C’est à mon sens un des tours de force de ce film.
J’ai en revanche été au départ quelques peu dérouté par les switch entre les différentes temporalités du film, mais qui ne s’avèrent pas véritablement gênantes ensuite. La salle ou j’ai eu l’occasion de visionner Dunkerque avait visiblement décidé de tourner le bouton du volume un peu fort si bien que cela desservait le film. Et c’est dommage car on sent qu’il y’a un gros effort de fait pour nous immerger grâce à ce biais, Hans Zimmer réalise une fois encore un travail incroyable au service de l’intensité des images.
Christopher Nolan présente donc un film incroyable et déroutant, haletant à en être presque épuisant du début à la fin sur les tribulations du soldat et plus largement de l’homme avec un grand H. Nous le retrouvons à la fois sous ses plus bas instincts lorsque la situation le pousse à agir de la sorte mais nous montre également la bonté et le courage dont il peut faire preuve lorsqu’il est face à des choix difficiles.
Je retire de cette œuvre le sentiment que la guerre n’est pas toujours fait de batailles épiques menées par des soldats Terminator sur entrainés. C’est avant tout une histoire de survie lorsque l’horreur de la guerre rattrape même le plus fort des sentiments patriotique ou la volonté d’aider son prochain.
Ce film arrive à point nommé pour tirer la sonnette d’alarme dans une génération ou les jeux vidéo et divers autres canaux de promotion de la guerre déstabilisent le consentement éclairé de nos jeunes recrues au jour de leur engagement.