Les films de guerre sont souvent difficile d'accès. Un historien comme moi y retrouve souvent à redire (coucou La Rafle, Pearl Harbor et consort !) et les cinéphiles sont souvent déçus par scénarios et réalisation qui, sans être terrible la plupart du temps, manque d'un grain de folie que la véracité historique ne peut pas permettre.
Avec Dunkerque, Nolan a tout bon. Ne se risquant pas à une complexité historique qui pourrait lui être reproché (et que l'épisode traite ne lui permet pas), il réussit a aller chercher le spectateur avisé dans un souci du détail qui honore le genre du film historique.
De plus, derrière sa caméra, l'homme fait encore des miracles enchaînant les images époustouflantes de combats aériens avec les plans travaillés en caméra fixé des bateaux sombrant dans la Manche. Le montage est lui aussi un chef d'oeuvre en offrant une temporalité originale au film qui tient le spectateur en haleine et permet de brosser l'épisode historique par l’œil de différents personnage qui rends cette bataille à une échelle très humaine et très touchante.
Enfin, ce film ne serait sûrement pas le même sans l'époustouflante bande-son signée par le maître Zimmer. Des bruitages criants de réalisme des Stukas jusqu'au orchestre de cordes qui accompagne, lancinant, le naufrage des navires touchés en passant par le métronome qui rythme le film dans sa totalité et ne s'arrête que quand le compte a rebours morbide a été vaincu, Hans Zimmer signe ici une nouvelle pièce de maître.
Ce film est à aller voir absolument, autant pour sa beauté que pour le regard apporté à cet épisode parfois peu connu du deuxième conflit mondial. On ne regrettera finalement que le relatif passage sous silence de l'action des soldats français lors de la bataille.