Mr Nolan fait du réalisme spectaculaire. C'est sa marque de fabrique et force de reconnaitre qu'il le fait plutôt bien en règle générale. Mais à vouloir limiter les effets au profit de l'image, du scénario et des personnages, on obtient une oeuvre hybride, un film de guerre du pauvre ou la tension omniprésente peine souvent à masquer le manque d'ambition visuelle et l'empathie des protagonistes.
Commençons par les points positifs: une photographie superbe, de larges plans très travaillés, une B.O stressante qui fait monter la pression sans jamais la faire redescendre, des combats aériens d'un réalisme saisissant... Car oui, il y a beaucoup de belles choses!
MAIS. Il y a un mais. Plusieurs même.
Dunkerque c'est plus de 300 000 hommes évacués en 4 jours sous les tirs de l'artillerie et de l'aviation allemande. Hors on sent que le danger rode mais il doit tomber une bombes toutes les 15 minutes quand ce n'est pas 2 avions sortis de nulle part qui font hurler les foules. Les petits bateaux de civils n'écoutant que leur courage pour venir à la rescousse d'une armée entière? Certes ils ont existé. Ils ont évacué environ 10% des soldats... Le reste c'est l'armada britannique soutenu par la RAF qui a fait le boulot.
Dunkerque n'est pas un film de guerre et c'est là que le bas blesse. C'est une sorte de thriller psychologique. Intelligent diront certain mais la guerre est la guerre, sous le feu et les bombes. Je ne demande pas du sang, juste un peu plus de vérité (comme l'armée française qui a bataillé ferme face à des forces plus nombreuses et dont on ne voit que nenni dans le film) et de fureur.
Les personnages sont attachants mais les multiples aller-retour nuisent à leur image. Un commandant perdu sur son ponton, un soldat esseulé et guère causant... Seule la présence de Tom Hardy, impeccable en pilote brave et téméraire est à vraiment retenir.
Un moment curieux durant 1H45. On s'ennuie un peu, on en voudrait plus et n'obtient que Dunkerque, sa plage, ses nuages et un bref message d'espoir.