Pour son 10ème long-métrage, Christopher Nolan change de registre et se lance dans le film de guerre, en visant plus particulièrement la Seconde Guerre Mondiale et l'opération d'évacuation des troupes de Dunkerque. Bien que le genre soit complètement différent de ce à quoi il nous avait habitué auparavant, la forme reste pareille. Nolan a un style et nous prouve qu'il peut l'utiliser dans d'autres thèmes que la science-fiction. Il nous prouve également qu'il fait partie des cinéastes les plus importants de cette génération.
On reproche souvent à Nolan d'écrire des scénarios faussement alambiqués où le trop-plein d'explications nuit à l'expérience. Avec Dunkerque, c'est tout le contraire qu'on remarque. Au début, ça parait creux mais la montée en puissance enlève cette impression. Le récit monte crescendo vers des sommets impressionnants. La tension est palpable, et ce, tout au long du film. L'assemblage des images et du son est également très bien travaillé. Les plans sont soignés et magnifiques, notamment les plans aériens qui sont à tomber (et là, je regrette de ne pas avoir pu voir le film en IMAX). La musique de Hans Zimmer est assez minimaliste mais aide à faire monter la pression. Hélas, elle peut également être envahissante, ce qui est dommage vu que le film ne se veut pas forcément tonitruant.
Au niveau des acteurs, tous ont cette place dans cette œuvre. Cillian Murphy, Tom Hardy, Mark Rylance et même Harry Styles sont convaincants et semblent être faits pour ces rôles. Ce qui m'a également impressionné, c'est le sens du détail de Nolan, notamment dans les moyens dont il a disposé pour mettre ce film sur les rails. On sait qu'il n'est pas fan des images de synthèses, et pour Dunkerque, il n'a pas hésité à faire un maximum dans la véracité, notamment dans les avions et navires de guerre utilisés. Et c'est ça qui rend cette œuvre tellement réaliste. Nolan aime le cinéma, le vrai, et il nous partage cet amour en nous offrant ce qu'on est en droit d'attendre d'un cinéaste.
Malgré un début dans lequel j'ai eu un peu de mal à rentrer, Dunkerque monte en puissance de manière impressionnante et nous offre un des films de guerre les plus impressionnants de ces dernières années. En fait, c'est simple: depuis La Ligne Rouge de Terrence Malick, aucun film de guerre m'avait à ce point impressionné. À voir sur grand écran de préférence, tant ce film mérite d'être vu dans les conditions optimales. Rien qu'au niveau du son avec les balles qui sifflent et les obus qui explosent, il ne faut pas louper ça!