Le durian, arme contondante ou arme chimique?
Suite non-officielle de "Little Cheung" du même réalisateur, "Durian Durian" est un film divisé en deux parties d'intérêt inégal. Dans la première, nous suivons les pérégrinations de Yan, jeune immigrée temporaire du nord de la Chine, à Hong Kong où elle est venue gagner de l'argent par le moyen le plus rapide à sa disposition: en se prostituant. Son chemin croise celui de Fan, petite fille dont la famille a traversé illégalement la frontière (l'héroïne de "Little Cheung"), et qui travaille dans une ruelle à la plonge d'un restaurant. Toutes les deux laissées-pour-compte de la croissance chinoise, elles se lient d'amitié.
Puis le visa de Yan expire et la voici qui repart chez elle, dans le Jilin. A la chaleur moite et l'exubérance urbaine de Hong Kong succèdent le froid hivernal et l'ennui d'une ville industrielle en reconversion. L'histoire perd son rythme et beaucoup de son intérêt; c'est comme si on était passé d'un film de Wong Kar-wai à un film de Jia Zhangke, soit dit sans critiquer ce dernier.
Et le durian? Pour ceux qui n'y auraient pas déjà goûté, c'est un énorme fruit plein d'épines, qui dégage une puanteur atroce quand il est ouvert, mais qui est délicieux. Le symbole de Hong Kong?