Je crois qu’E.T. l’extra-terrestre est l'un des premiers de films que j’ai vus de ma vie en réalisant concrètement que j’aimais ce que je voyais. Ce qui est certain c’est que j’ai dû le visionner très tôt dans mon enfance, et qu’il m’a particulièrement marqué, à tel point que certaines scènes me plongent dans une nostalgie réconfortante, malgré le fait qu'il m'a d'abord traumatisé (oui, j'étais beaucoup trop jeune pour voir ça, même si je ne saurais évaluer proprement l'âge que j'avais). J’adore l’esthétique, la photographie, et l’ambiance de la séquence où Elliott s’approche de l’abri de jardin et fait la rencontre d’E.T., la scène du vélo qui plane dans le ciel m'a aussi beaucoup marqué, et plus particulièrement la séquence d’Halloween. À mon époque Halloween n’était pas très démocratisée et je me demandais ce que faisaient tous ses enfants déguisés en Yoda et en pirate à se promener dans la rue. Je me souviens aussi avoir pensé que j'aurais adoré vivre dans cette société américaine hyper cool. Si le film n’avait pas beaucoup de sens pour moi, car je ne comprenais pas tous les aboutissants, je parvenais à comprendre l’intention et l’idée de base, et c'était suffisant pour me plaire.
Des années plus tard, j’ai revu ce film et il est devenu l’un de mes classiques préférés, tous genres confondus. Et alors que je le visionne une nouvelle fois pour écrire cette critique, j’ai encore découvert des aspects du film qui m’avait jusqu’alors échappé, à croire que le film change de forme selon l’époque de sa vie où on le visionne.
Il a toujours été un coup de cœur pour moi, malgré les quelques défauts qui ne peuvent pas nous échapper, une lenteur exacerbée lors de certains passages, des dialogues parfois lunaires, notamment en ce qui concerne le personnage de la maman Mary, que j’ai toujours trouvé un peu folle sur les bords, des personnages parfois trop effacés malgré leur importance, je pense surtout à Keys le scientifique, ou l’agent fédéral (j'ai jamais vraiment compris qui il était vraiment). E.T., dans sa définition physique, est devenu un peu ringard avec le temps, il faut bien l’admettre. Les effets spéciaux ne trompent plus personne. Mais tout cela peut être rapidement pardonné si l’on fait l’effort de replacer l’œuvre dans son contexte de production, en 1982.
Bien sûr, il s’agit de mon Spielberg préféré, évidemment c'est l'un des plus grands classiques du cinéma et personne n'ignore qu'il est adoré du public. J’aime l’histoire très profonde, qui est traitée avec une intelligence rare compte tenu du sujet, surtout à cette époque où l’hypothèse extraterrestre était continuellement tournée au ridicule dans l’art et l’information. L’ambiance du film est à tomber par terre, avec une identité remarquable. Les acteurs ne font pas d'exploits, mais le petit Henry Thomas sait nous émouvoir et se montrer juste quand il le faut. La relation entre E.T. et Eliott me semble crédible, en tout cas j’ai toujours eu envie de croire en sa sincérité.
Le film est un coup de cœur inaltérable, mais je ne peux pas attribuer la note maximale en raison des défauts mentionnés plus haut.