Même s'il est loin de me transcender, de m'émouvoir aux larmes comme cela semble avoir été le cas de toute une génération, E.T. est pour moi exemplaire sur un point, point qui fait toute la puissance du cinéma de son auteur.
Spielberg parvient ici avec brio à rendre ce qui pourrait être une histoire d'une mièvrerie pitoyable un film joliment bercé par une nostalgie de l'enfance.
Car là est le thème qui motive l'oeuvre de Spielberg et dont E.T. est le plus foudroyant exemple : l'enfance.
Père absent, mère immature et bipolaire, adultes sans visages, rappelant les Tom et Jerry où des humains l'on ne voyait que les pieds et les jambes, dont Spielberg nous assène à la télévision la référence claire. C'est donc la part belle qui est donnée aux bambins, qui réalisent ici des performances hallucinantes, plongés dans un monde coloré de bricolages rigolo (c'est en regardant E.T. qu'on comprendra l'hommage plus qu'évident qui lui sera rendu dans le Super 8 de J.J. Abrams). Que ce soit Henry Thomas dont on regrette l'absence si flagrante au cinéma de nos jours, ou encore la petite Drew Barrymore qui à 6 ans donne le ton d'une future filmographie importante.
Une certaine nostalgie alliée à un esprit d'aventure bercent ce film dont quelques scènes se font les témoins, comme celle qui suit la première balade aérienne en vélo où E.T. et Elliott se retrouvent, couchés sur un lit de mousse et d'épines de sapins, à contempler le ciel étoilé, dans l'attente d'une réponse.
Malgré une performance technique remarquable pour le personnage d' E.T., entre animatronique et image de synthèse, (Spielberg réussit tout de même le pari fou de nous faire nous attacher à cette horreur) le scénario qui l'entoure m'a complètement échappé.
Mignonnes mais souvent trop niaises, ces métaphores (les grenouilles libres, la fleur qui ne cessent de vivre et de mourir).
Beaucoup trop abusées ses références (Star Wars à tous les coins de rues, Peter Pan, beaucoup trop américain à mon sens : un petit Nixon qui passe furtivement sa tête durant Halloween, la place énorme faite à la télé, du coca à n'en plus pouvoir...).
Beaucoup trop ridicule ce passage où les équipes bactériologiques sont représentées en des zombies...
Et enfin... ces inchoérences sérieusement... Le scénario plie littéralement sous les poids des facilités. Pourquoi E.T. ressuscite au juste ?
Alors je suis surement passé totalement à côté de la poésie du film (le parallèle entre E.T. et Elliott, le dernier vivant ce que vit son extraterrestre m'a totalement échappé, et je l'ai trouvé aussi inintelligent que non fondé) ne me faisant voir en cet E.T. l'extraterrestre qu'un divertissement amusant, non dénué d'intelligence pour autant, qui propose une belle vision de l'enfance et qui ne m'a pas fait passer un mauvais moment.
Mais j'aurais juste aimé être ému, touché, ou a minima convoqué par cette histoire...