Un film de Michael Steiner, ça ne refuse jamais ! Peut-être le metteur en scène helvétique le plus intéressant du moment, ce réalisateur s'est plus ou moins essayé à tout les genres, réussissant parfaitement la comédie pour enfant (Mein Name ist Eugen, à voir), l'adaptation d'un fait réel (Grounding et Und morgen seid ihr tot, à voir bis) ou encore le thriller glauque tinté d'horreur (Sennentunschi, à voir de toute urgence!!!). Ici, l'ami Michael se penche sur le thriller d'action avec en toile de fond la capitale financière de la Suisse... mais aussi la capitale des camés. On reste dans le thème du pitch.
Early Birds, c'est franchement pas mal. Le scénario est certes très cliché et ne surprend jamais, mais gagne en puissance grâce à la mise en scène nerveuse de Steiner et l'alchimie entre les 2 actrices. Ces dernières sont parfaites dans leurs rôles de femmes de l'Est de milieux différents et catapultées dans une situation rocambolesque à base de poudre blanche et de liasses de francs. J'apprécie d'autant plus comme le réalisateur les fait évoluer dans des décors sombres souvent éclairés par des néons de toutes les couleurs. Les rues "basiques" de la banlieue zurichoise prennent ici une allure alléchante, rappelant presque des décors de films américains tant tout saute aux yeux. C'est très agréables à regarder, par contre je n'ai pas pu m'empêcher de penser durant le visionnage que tout cet aspect visuel et le scénario bateau me rappelaient un film Netflix. Vérification après visionnage : effectivement, c'est un film produit par Netflix, le premier en Suisse. Rien d'étonnant donc lorsque j'apprends aussi que le long-métrage est un film de commande, Michael Steiner faisant ici purement office de technicien.
Ces points ne me dérangent au final pas tant que ça, Early Birds étant 100 fois plus beau à voir que 80% des productions actuelles de la plateforme. Je regrette simplement la facilité du scénario l'absence d'idées sales gosses qui font aussi la force du cinéma de Michael Steiner.
Le visionnage reste très agréable, et je suis heureux de constater que nos techniciens suisses ont suffisamment de savoir et nos belles villes suffisamment de gueule pour paraître américains dans une production qui casse la tronche de ce que le grand N produit habituellement.
Michael Steiner l'a refait : il est venu, il a gueulé "Action!", il a vaincu.